Ce lundi, plus de 1800 personnes ont traversé le fleuve Oubangui pour la ville de Zongo en République Démocratique du Congo. Dans une interview téléphonique accordée à Radio Okapi, Céline Schmitt,  Administratrice principale régionale chargée des Relations extérieures au HCR, Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en séjour à Zongo, « plus de 1800 refugiés Centrafricains sont arrivés à Zongo. Ils ont traversé la rivière Oubangui depuis Bangui, malgré la fermeture de la frontière du côté de la République Centrafricaine. Il s’agit surtout de femmes et d’enfants qui disent fuir l’horreur, la violence et les exactions à Bangui. Ces personnes qui font preuve de courage nous disent qu’elles risquent d’être tuées en traversant. Malgré cela, elles font le choix de traverser pour chercher la sécurité et la protection à Zongo ».

Céline Schmitt ajoute que le nombre de refugiés centrafricains en RD Congo ne fait que s’accroître particulièrement dans la région de l’Equateur : « depuis le 5 décembre dernier, plus de 3200 personnes sont arrivées à Zongo, un peu plus de 400 sont arrivées à Libènguè pour y trouver refuge. On compte actuellement un peu plus de 47.000 refugiés centrafricains en RDC. Un peu plus de 20.000 ont déjà été transférés dans les 4 camps de refugiés créés, trois dans la région de l’Equateur et un en province Orientale ».

Le week-end dernier, le Commandant adjoint des forces de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo), le Major-Général Jean Baillaud et le commandant de la 3e région militaire des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), ont effectué une mission à Zongo. Le Major-Général Jean Baillaud estime que le déploiement des forces de défense congolaises ainsi que celles de la Monusco revêt une importance capitale dans la prévention de la sécurité : « un déploiement des forces armées de la RD Congo qui doivent assurer leur mission de souveraineté dans des régions difficiles d’accès pour lesquelles la présence de la Monusco et son soutien est important ».
 

Selon le commandant du 202ème régiment du FARDC, leur mission est d’empêcher que le sol congolais serve de base arrière aux groupes armés. L’objectif, d’après ce chef militaire, est de créer un climat de confiance avec la République Centrafricaine, ce que reconnait, le Général Jean Baillaud : « les besoins sont simples et ce sont souvent des besoins matériels qui appellent des demandes de soutien et nous allons les étudier ».

En France, le chef de la diplomatie, Laurent Fabius a affirmé, ce 17 décembre, que « des troupes au sol qui seront apportées par des collègues européens » rejoindront « bientôt » les forces françaises. « Je tiens à le souligner, car c’est l’une des premières fois que cela se produit », a-t-il ajouté devant l’Assemblée nationale à Paris. « La France a émis le souhait que ses partenaires puissent déployer prochainement des troupes en RCA. Les discussions sont encore en cours, des décisions devraient être annoncées prochainement par les pays concernés », a ensuite précisé le Quai d’Orsay.