Calme précaire à Bangui ce samedi alors que les Ministres des affaires étrangères de la CEEAC sont en mission officielle dans le pays

Calme précaire à Bangui ce samedi alors que les Ministres des affaires étrangères de la CEEAC sont en mission officielle dans le pays

 

Un calme précaire règne à Bangui depuis hier soir, après la nuit agitée de jeudi à vendredi où des tirs nourris à l’arme lourde et légère ont été entendus dans les environs du centre-ville. Samedi matin, certaines personnes qui ont fui leurs maisons quelques jours avant, ont commencé à regagner leurs domiciles.  Certains petits commerces ont timidement repris à certains endroits.

Dans le secteur nord, une partie de l’avenue de l’Indépendance menant à la sortie nord au PK12, est desservie par des taxis-motos.  En dépit de la présence des Anti-balaka dans les secteurs de Boy Rabe, Gobongo, Pk 10 et Pk 12, les habitants tentent de sortir pour se ravitailler en vivres et autres produits de première nécessité visibles aux bords de la route.  Quelques boulangeries ont aussi rouvert dans certains quartiers de la ville.

La veille, des banguissois se sont livrés à des concerts de casseroles et des yuyu de joie dans plusieurs quartiers suite à une fausse rumeur faisant état de la démission du président de la Transition en Centrafrique Michel Djotodia. Mais la Présidence de la République a aussitôt réagi pour démentir ces rumeurs. « Le président de la République n’a nullement démissionné de ses fonctions », a assuré la présidence dans un communiqué radio.

Au plan officiel, une mission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale, CEEAC est arrivée ce samedi à Bangui. Cette mission est composée des ministres des affaires étrangères des pays membres de la CEEAC et de son secrétaire général, Mahamat Al Amy. Elle s’est entretenue dans la matinée avec les autorités de transition. Un point presse animé par cette mission se tient l’après-midi, suivi d’une rencontre avec les différentes couches sociales de la population. La mission doit quitter Bangui en fin de soirée ce même jour. 

Vendredi, les Nations unies ont annoncé qu’elles comptaient intensifier les discussions sur l’éventuel déploiement d’une force de maintien de la paix en Centrafrique. « Des consultations supplémentaires entre des membres du Conseil de sécurité et l’Union africaine vont avoir lieu très rapidement dans les prochains jours », a indiqué l’ONU dans un communiqué.

Le président français François Hollande a demandé vendredi à l’ONU de jouer un rôle « plus important » en Centrafrique où le bilan des violences ne cesse de s’alourdir. Le président de la République « a souligné que l’action de la France visait à protéger l’ensemble de la population centrafricaine des exactions commises à son encontre, sans discrimination », souligne l’Élysée dans un communiqué.

A Bangui sur le terrain, les accrochages dans la nuit de jeudi à vendredi ont fait deux morts du coté des soldats du contingent congolais.

Selon le Général Jean Marie Mokoko, chef de la MISCA, ce sont les éléments de la garde présidentielle qui ont ouvert le feu sur ces soldats. Deux ex seleka ont aussi été tués. Jean Marie Mokoko, qualifie d’intolérables les actes de la garde présidentielle.

Entre temps, trente corps ont été découverts près du camp de Roux à Bangui le 24 décembre. Le drame ayant été imputé aux ex rebelles de Seleka, le Chef de l’Etat de transition Michel Djotodia a démenti. De son côté, le  Procureur de la République Ghislain GREZENGUET a annoncé l’ouverture d’une enquête.