L’année 2013 aura été l’année la plus sanglante et la plus sombre de l’histoire de la République Centrafricaine (RCA) depuis son indépendance le 13 août 1960. Des soubresauts militaro-politiques qui s’y sont succédés, jamais aucun n’a été aussi lugubre que celui déclenché en décembre 2012, ayant abouti au coup de force du 24 mars 2013 avec l’accession au pouvoir de Michel Djotodia. En 2013, plusieurs milliers de personnes ont perdu la vie dans des violences, des kidnappings ou des traitements inhumains sur l’ensemble des centrafricains. Des centaines de villages sont incendiés, plusieurs centaines de personnes sont forcées d’abandonner leurs foyers, fuyant en brousse ou dans des camps de fortune. L’Organisation des Nations Unies (ONU) a estimé a plus de 800.000 le nombre de déplacés internes dont au moins 200.000 à Bangui, la majorité des femmes et des enfants.
Ces derniers jours, Médecins Sans Frontières (MSF) a tiré sur la sonnette d’alarme, avertissant sur la grave crise humanitaire dans le pays. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugies (HCR) a indiqué que plusieurs dizaine de milliers de centrafricains sont enregistrés comme réfugies en RD Congo, au Congo, au Cameroun et au Tchad. De même jamais de son histoire, les communautés musulmanes et chrétiennes, qui vivaient jusque là en parfaite harmonie, se sont regardées en chien de faïence. Or l’ampleur de la crise aujourd’hui, laisse entrevoir les prémisses des violences inter communautaires. 2013 aura été l’année la plus funeste, la plus fatale pour la RCA, car l’économie du pays est à terre et les fonctionnaires compte à nouveau des arriérées de salaire.
1er janvier 2014, un nouvel an pas comme les autres en Centrafrique. La Saint Sylvestre a été célébrée tant bien que mal dans la peur et l’incertitude. Des centaines de milliers de personnes ont vu passer 2013 à la belle étoile dans des camps de déplacés à Bangui ou à l’intérieur du pays. Malgré la tension qui reste tendue dans la capitale et le couvre-feu en vigueur, des scènes de liesse ont été signalées dans certains arrondissements, où des hommes, des femmes et des enfants sont sortis pour manifester leur joie tout en espérant à une nouvelle année de paix.
La nuit a été plutôt calme. Aucun accrochage n’a été signalé, sauf des crépitements d’armes légères et parfois lourdes entendus dès minuit pile dans certains quartiers. A cela s’ajoute quelques découvertes macabres. Ce mercredi matin, des parents, des voisins ou encore des amis se sont échangés des vœux les plus meilleurs par téléphone ou par de simples salutations. Jamais de son histoire, depuis l’indépendance en 1960, la RCA n’a vécu une année aussi trouble ; une année où les centrafricains ont vu toutes sortes d’atrocités. Bref, 2013 aura marqué négativement l’histoire de la RCA.