L’hémicycle du Parlement de Transition, l’ancienne Assemblée Nationale, a accueilli ce jeudi la cérémonie de prestation de serment de la présidente de transition. La prestation s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités centrafricaines, les représentants des corps diplomatiques accrédités en Centrafrique, des chefs d’Etats africains et du ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius.
Le Président Ali Bongo du Gabon, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale du Congo Démocratique, Raymond Tchibanda, le ministre tchadien des Affaires Etrangères du Tchad, Moussa Faki ont pris part à cette cérémonie. La délégation du Congo Brazzaville et certaines personnalités étrangères sont arrivées à Bangui depuis mercredi.
Selon le programme, les différents invités nationaux et internationaux sont arrivés suivant l’ordre protocolaire. Les présidents des cours et tribunaux, les membres du CNT et de l’Agence Nationale des Elections ainsi que les délégations étrangères sont arrivés à 14 heures.
Les chefs d’Etat ont, quant à eux, ont été installés dans la salle à 14h 45mn. C’est à 14h 50mn que la Présidente de transition élue a fait son entrée dans la salle. Elle a été suivie du président de transition par intérim, Alexandre Ferdinand Nguéndet. Le cérémonial de prestation de serment a été conduit par le Président de la Cour constitutionnelle de transition.
Pour la prestation de transition, Mme Catherine Samba-Panza a posé la gauche sur la charte de transition et la main droite levée. Elle a prononcé les mots suivants : « Samba-Panza Catherine, je jure devant Dieu et devant la nation d’observer scrupuleusement la charte constitutionnelle de transition, de garantir l’indépendance et la pérennité de la République, de sauvegarder l’intégrité du territoire, de préserver la paix… ».
La nouvelle Cheffe d’Etat de transition est née le 26 juin 1954 à Ndjamena au Tchad, de père camerounais et de mère Centrafricaine. Elle a été plusieurs fois ministre, notamment sous le régime de André Kolingba et François Bozizé.
Catherine Samba-Panza a grandi à Bangui avant de se rendre en France pour entamer des études en droit. A Paris elle se spécialise en droit des assurances et complète sa formation avec une licence en science de l’information et de la communication.
En 2003, Catherine Samba-Panza est co-présidente du dialogue national organisé après le coup d’État de François Bozizé. 10 ans plus tard, Bozizé est à son tour renversé par la Séléka et 2 mois après, l’actuelle présidente de la transition devient Maire de Bangui.
Elle essaye d’amener au dialogue les ex-Séléka et les « anti-balaka ». Ce même élan de réconciliation réapparait quand Catherine Samba-Panza devient la présidente de la transition. Juste après son élection elle demande avec force aux « anti-balaka » et aux ex-Séléka de déposer les armes.
La prestation de serment de Catherine Samba-Panza met un terme à un intérim de 15 jours assuré par le président du CNT, Alexandre-Ferdinand Nguéndet. Mais déjà, de nombreux défis se présentent à elle.
Actrice de la société civile centrafricaine, Mme Samba-Panza, première femme élue à la tête de Centrafrique, aura la délicate tâche d’œuvrer pour le retour de la paix et de la sécurité dans un pays meurtri par une spirale de violences. Ces violences ont été accentuées avec l’arrivée au pouvoir le 24 mars 2013 de Michel Djotodia Am Nondroko et sa rébellion Séléka après trois mois de conflits contre le régime de François Bozizé Yangouvonda.
A la date de sa prestation de serment, elle devrait avoir trouvé son futur Premier ministre. Mme Catherine Samba-Panza veut «un gouvernement de technocrates, avec une forte probité morale».
Ses priorités consisteront à accélérer la restauration de la sécurité et de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, avec le désarmement des groupes armés parmi lesquels les ex-rebelles Séléka et les milices d’autodéfense « anti-balaka ». A cela s’ajouteront la réconciliation nationale, la relance de l’activité économique et le retour des déplacés dans leurs maisons.
Catherine Samba-Panza devra aussi mener le processus de transition en cours depuis 2013 jusqu’à la tenue des élections générales destinées à doter le Centrafrique d’un nouveau président et d’un nouveau Parlement démocratiquement élus au suffrage universel direct. Ces consultations populaires pourraient se dérouler au premier trimestre 2015, d’après les prévisions. Un calendrier qu’elle estime «tenable».