La MISCA a déployé ce vendredi matin dans le 4e arrondissement de Bangui des dizaines de soldats de la République Démocratique du Congo. Plusieurs armes de guerre, des armes blanches et des effets militaires ont été récupérés sur la milice anti-balaka. Des Kalachnikov, des munitions, des grenades, des fusils de fabrication artisanale, des gourdins, des machettes, des arcs et flèches et des effets militaires, sont stockés dans un véhicule de la MISCA prévu à cet effet.
Selon le commandant en second des forces congolaises, les opérations de la première journée ont porté fruits. « L’opération s’est déroulée sans incident majeur, car nous l’avons menée avec professionnalisme ». La même source affirme que le désarmement se poursuivra tant que les armes circulent encore dans le 4e arrondissement.
Par ailleurs, la tension reste vive dans le 5e arrondissement où des tirs à l’arme lourde et automatique ont repris ce vendredi. Certains habitants joints par RNL affirment que les affrontements se rapprochent de certains quartiers du 3e arrondissement.
A Bégoua au Pk12 à la sortie Nord de Bangui, les gendarmes et policiers ont saisi ce matin un véhicule privé avec des effets militaires. Quatre (4) tenues de combat, des rangers, des bérets et des munitions de guerre. Selon les informations, le véhicule est escorté par un contingent rwandais de la MISCA. A son bord, des sujets musulmans qui tentaient de rentrer au Tchad. A la barrière de Pk12, les forces de l’ordre et de sécurité l’ont stoppé et procédé à la fouille après une longue discussion avec le contingent de la MISCA.
A Markounda dans la préfecture de l’Ouham au nord du pays, la population vit dans la peur. Les éleveurs peuhls armés règnent en maître dans la ville. Selon le témoignage d’un habitant de la région, ces éleveurs peuhls empêchent les cultivateurs de se rendre aux champs, et armes en main, y font paître leur bétail. Cet habitant demande au gouvernement de transition de sécuriser cette ville frontalière du Tchad.
Pendant ce temps, le 22e sommet de l’Union africaine (UA), s’achève ce vendredi soir à Addis Abeba. Ce sommet, qui rassemble 54 nations africaines, a été rattrapé par les conflits, notamment la crise centrafricaine. A l’ouverture des débats, la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma a déclaré, « Nos cœurs sont avec les populations de République centrafricaine et du Soudan du Sud, qui font face à des conflits dévastateurs dans leurs pays et en particulier aux femmes et aux enfants qui sont devenus les victimes ».
Les chefs d’Etat africain ont donc consacré leurs discussions aux crises au Soudan du Sud et en République centrafricaine (RCA). « A moins que nous ne trouvions de solutions urgentes, la situation de ces deux pays aura des implications sérieuses pour la paix et la sécurité dans la région et l’ensemble du continent », a prévenu le ministre éthiopien des affaires étrangères, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
La transformation de la MISCA, la force sous mandat de l’Union Africaine déployée en RCA, en opération de maintien de la paix des Nations unies est au menu des débats. La France s’inquiète de la spirale des violences dans le pays, pousse à un envoi de casques bleus.
Peter J. Pham, analyste de l’Atlantic Council, souligne que la lente réponse de l’UA à la crise en Centrafrique pointe les faiblesses institutionnelles du bloc en matière de gestion des conflits.
A l’origine, le sommet devait avoir pour thème «l’agriculture et la sécurité alimentaire». Mais les combats en cours au Soudan du Sud et le développement de la situation en Centrafrique sont venus bouleverser ce programme.