Une partie de Bangui est restée ce dimanche sous des tirs d’armes lourdes et automatiques. Des tirs d’armes de guerre sont entendus tout l’après-midi de samedi jusqu’à ce lundi matin. De nombreux habitants de certains quartiers dans les 5e et 8e arrondissements sont terrés chez eux.
Les pillages systématiques des domiciles des proches de l’ancien président Michel Djotodia par des éléments de la milice anti-balaka sont à l’origine des détonations. Difficile de donner à l’heure actuelle avec exactitude le bilan des dégâts humains. Beaucoup de personnes ont reçu des balles perdues dans les zones avoisinantes ; par exemple au quartier Boy Rabe dans le 4e arrondissement et à Ben Zvi dans le 5e.
Ce lundi matin, des tirs sporadiques sont encore entendus. La capitale centrafricaine sombre depuis plus de deux semaines dans la spirale de la violence. Le 1er février dernier, Catherine Samba-Panza, la présidente de transition, a demandé aux forces internationales de la MISCA et de Sangaris d’appliquer des sanctions prévues par la résolution 2134 du conseil de sécurité de l’ONU.
Dans la préfecture de la Kémo, les ex-combattants de la Séléka ont fui dimanche matin, après 15 jours de pillages, vers le nord et l’est de la République Centrafricaine. Les premiers habitants sont rentrés chez eux, mais fâchés de retrouver une ville chaotique. « C’est un grand soulagement après deux semaines passées dans la brousse, sans nourriture ni eau potable. Mais nous sommes partagés entre la joie et la tristesse, parce qu’en partant, les Séléka ont mis la ville K.O. », rapporte un habitant.
Face aux combattants échappés de Sibut, les 5.500 soldats de la MISCA et les 1.600 militaires français, qui peinent déjà à contenir les violences à Bangui, sont trop peu nombreux pour se déployer hors de la capitale centrafricaine.
A Addis-Abeba la capitale Ethiopienne, les dirigeants africains, réunis pour discuter du financement de la MISCA, n’ont pas caché samedi leur inquiétude face à une situation qui peut « avoir de graves conséquences sur la sécurité et la stabilité régionales ».
Les participants du sommet africain ont promis 315 millions de dollars (233 millions d’euros) à la MISCA. L’Union africaine estime qu’il faut 410 millions de dollars pour financer la MISCA pendant une année supplémentaire.