Des quartiers, théâtre d’affrontements meurtriers et de pillages ces derniers jours, sont bouclés tôt ce mardi par les éléments du contingent congolais de la MISCA.
Ces opérations de fouilles se sont déroulées dans une partie du 5e et du 8e arrondissement. Ces secteurs ont été encerclés dès 6 heures ce mardi matin. Le bouclage va du rond point Place de la Réconciliation, longe l’avenue Koudoukou, l’avenue des Martyrs et même une partie de l’avenue Mbaïkoua dans le 8e. Les soldats, déployés sur le terrain, empêchent toutes les entrées et sorties.
« Nous voulons savoir ce qui se passe dans cette partie de la capitale centrafricaine. Des tirs y proviennent. Et nous sommes ici pour la paix » a confié à RNL, un gradé de la RDC.
Des fouilles corporelles se font systématiquement à chaque tentative de sortie ou entrée. La majeure partie des habitants estime que ce geste pourrait enfin mettre un terme aux violences qu’ils ont connues ces derniers temps. Ils souhaitent l’extension de cette opération à tous les quartiers de Bangui.
Le bilan de l’opération n’est pas encore dévoilé. Ce même contingent a mené le 31 janvier dernier, ce genre d’opération dans le 4e arrondissement. Plusieurs armes de guerre, des armes blanches ainsi que des effets militaires ont été saisis.
A Kaga Bandoro au nord, la population craint d’éventuelles exactions de la part des ex-combattants Séléka venus de Sibut dans la Kémo. Ces habitants attestent que les ex-Séléka se préparent à reconquérir Sibut et les autres villes situées au nord du pays. Certains affirment que les ex-combattants sont habillés en uniformes militaires portant l’inscription, Armée Nationale Tchadienne (ANT).
Le conseiller national de cette préfecture, Jean Louis Ndama, dénonce l’intention de ces ex-Séléka de diviser la République Centrafricaine. Il appelle les éléments de la Mission Internationale de Soutien à la RCA (MISCA) et les soldats français de l’opération Sangaris de tout mettre en œuvre pour les désarmer.
Au PK 53, route de Damara, des exactions sont signalées. Une habitante du village Gbayélé explique que des ex-Séléka et de des peuls ne cessent de tuer et brûler des maisons. 800 personnes, selon elle, ont trouvé refuge en brousse. Cette femme demande aux éléments de Sangaris et aux soldats sous mandat de l’Union Africaine de tout mettre en œuvre pour ramener la sécurité dans le village Gbayélé afin de permettre aux habitants de vaquer librement à leurs occupations, surtout les travaux champêtres.
Hier, le ministre belge de la Défense, Pieter De Crem, a exclu toute participation de l’armée belge à l’opération militaire européenne en préparation en République Centrafricaine. Il souhaite qu’un financement national ou européen soit octroyé dans le cadre de leur prise en charge. « Il est pour nous impossible de participer d’une manière considérable à toute opération en République centrafricaine s’il n’y a pas une contre-valeur financière », a-t-il déclaré en présence les chefs de postes diplomatiques et consulaires belges à l’étranger, réunis à Bruxelles pour les journées de contact diplomatiques organisées par les Affaires étrangères.
Les membres de l’Union européenne, qui ont décidé le 20 janvier dernier de lancer une opération militaire en RCA, doivent prêter main forte aux 4.000 militaires africains de la force de l’Union africaine, censés passer à 6.000 hommes et aux 1.600 soldats français de l’opération Sangaris.