Les braquages et d’enlèvements en série sont enregistrés au quotidien ces derniers temps à Bangui. Les Antibalaka et les ex-Séléka basés au PK11, Camp RDOT à la sortie nord de Bangui continuent de terroriser la population. Des cas de kidnapping et de vols à mains armées se sont produits ce week-end dans ce secteur.
Jean Michel B., habitant dans le secteur du RDOT raconte à Radio Ndeke Luka son impuissance devant la disparition de ses enfants. « Les ex-Séléka ont enlevé mon beau fils et mon fils pour les conduire dans leur base au Pk10 au camp RDOT. J’ai contacté les français qui m’ont fait savoir qu’ils ne peuvent rien faire et m’ont orienté vers les soldats rwandais. Ces derniers m’ont déclaré que leur Capitaine n’était pas en poste », dit-il.
Les exactions sont les mêmes qu’elles soient perpétrés par des ex-Séléka ou des Antibalaka. Rolande G., une des victimes, explique comment elle a été attaquée par les Antibalaka à son domicile, « Ils sont venus sous l’étiquette des Antibalaka. L’un a frappé à la porte s’identifiant comme notre voisin. Quand je me suis levée pour lui ouvrir la porte, l’un d’eux l’a défoncée et ils sont entrés me trouver avec mon mari. Ils ont emporté toutes les marchandises qui étaient sur la table ».
Freddy G., victime lui aussi d’un cas de braquage à mains armées, explique qu’il a perdu sa moto. Tous ses biens ont été emportés par les malfrats, « Samedi vers 21h, un groupe d’individu se faisant passer pour des Antibalaka, armés de kalachnikovs, grenades et machettes ont fait irruption chez moi. Ils m’ont pointé avec les armes et m’ont passé à tabac avant de s’en aller avec ma moto ».
A Boy Rabe dans le 4e arrondissement, Mr. Bicho Békabanga, chef du quartier Ouham Péndé I situé en face du dispensaire, a été enlevé par des inconnus depuis le 30 janvier 2014. Selon ses proches, il a été contacté par les agents d’une ONG pour identifier et témoigner les jeunes de son quartier, recrutés pour des travaux d’assainissement effectués dans le secteur, et qui doivent être payés. A ce jour, ses parents et proches sont sans nouvelles de lui. Ils demandent aux Maires d’arrondissements de les aider dans leur recherche.
A Bouar dans la Nana-Mambéré, des musulmans et des éleveurs peulhs sont victimes d’exactions. D’après les témoignages recueillis, ces violences sont commises par certains éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA), appuyés par des éléments de la milice « Antibalaka ». Des commerces et autres structures appartenant à des musulmans, sont systématiquement pillées selon un habitant joint ce lundi par RNL. Les autorités à Bouar ne partagent pas cet avis. Selon elles, les communautés chrétiennes et musulmanes subissent toutes les deux les mêmes exactions.
Par ailleurs, environ 5500 déplacés internes de la ville de Bouar sont logés à l’Eglise Evangélique Luthérienne et à la mosquée centrale du quartier Haoussa. Des sacs de riz, des bidons d’huile végétale, des lots de layettes pour les nouveaux nés et des vêtements pour les adultes ont été distribués à ces personnes en difficulté. Floribert Ngaré, le coordonateur du projet, explique que cette distribution consiste à alléger la souffrance de ces déplacés, qui vivent depuis plusieurs mois dans des conditions très précaires. Un des bénéficiaires, Jean Fidèle Mongao, un cultivateur âgé de 40 ans, se réjouit de cette opération qui va lui permettre de s’occuper de ces enfants et petits fils.
Cette distribution est une initiative de l’Eglise Evangélique Luthérienne de Bouar en partenariat avec Mission Africa et l’Eglise Luthérienne des Etats Unis.