La ville de Kaga-Bandoro, dans la préfecture de la Nana-Gribizi au nord de la République Centrafricaine, semble être aujourd’hui le point de regroupement des soldats Tchadiens de la MISCA dans l’attente du départ pour le Tchad. Le mardi 8 avril, les habitants ont assisté à l’arrivée d’une trentaine de véhicules en provenance de Bossangoa. La panique s’est aussitôt installée au sein de la population civile selon une source locale.
L’arrivée des troupes Tchadiennes de la Mission africaine, MISCA, a suscité des réactions et une psychose généralisée au sein de la population. Certains habitants ont rejoint le site des refugiés qu’ils avaient quitté, d’autres veulent voir plus clair dans la situation avant de fuir.
Les autorités locales justifient le regroupement des soldats Tchadiens par le fait qu’ils sont en escale avant leur départ pour le Tchad. Le commandant du contingent Tchadien, le colonel Souleymane, est de la partie. La colonne des véhicules est stationnée à la base de la MISCA. L’arrivée des Tchadiens coïncide avec l’entrée des ex-combattants Séléka à bord de neuf véhicules dans la ville la veille en provenance de Kabo, au nord du pays. D’autres véhicules d’éléments de l’ex-Séléka sont aussi entrés à Kaga Bandoro en provenance de Bambari, une localité du centre est de la RCA.
Selon les ex-rebelles Séléka, le regroupement a pour but de mettre le cap sur la ville de Sibut dans la Kémo au centre du pays. Seulement, l’arrivée en grand de ces hommes en treillis laisse planer le doute dans la tête des habitants.
« Nous souhaitons qu’ils ne commettent pas des exactions » a déclaré une autorité locale. Dimanche dernier, un civil a été tué par des Tchadiens de la MISCA suite à une opération menée aux abords de l’aérodrome de Kaga Bandoro.
La population demande le déploiement rapide d’autres contingents de la MISCA dans la ville en vue de garantir la sécurité.