L’Organisation Centrafrique Future, à travers sa troisième conférence débat sur la crise centrafricaine, veut appuyer les autorités de la transition ainsi que le clergé dans leurs actions en faveur de la paix et de la cohésion sociale.
L’Eglise ne peut pas se substituer à l’Etat. Les deux doivent s’unir pour relever le défi de la paix et de la cohésion sociale en Centrafrique. C’est la conclusion d’une conférence débat sur « les Relations entre l’Eglise et l’Etat », organisée lundi à Bangui par l’Organisation Centrafrique Future. L’activité s’est déroulée au siège de la CEMAC à Bangui.
L’initiative est née de la tournure que prend la crise qui ne cesse d’enfoncer la République Centrafricaine dans le gouffre. Les débats se sont révélés riches et contradictoires entre leaders religieux, hommes politiques, jeunes et hommes de culture. Des propositions de sortie de crise ont aussi été faites.
L’un des organisateurs, l’Abbé Freddy Mboula, se réjouit du fait que les jeunes ont désormais un cadre pour discuter de ce qui les concerne.
« Les gens prennent conscience de l’importance des débats, cela va être un espace où les Centrafricains vont se retrouver pour débattre des véritables questions qui les concernent », a fait savoir l’Abbé Mboula.
Pour l’Imam Kobine Layama, de la communauté islamique centrafricaine, l’Etat et les confessions religieuses doivent s’unir pour relever le défi de la paix.
« Nous, c’est une responsabilité morale. Le gouvernement, son objectif, c’est de faire que le Centrafricain puisse avoir le mieux vivre. Si ces efforts sont conjugués, je pense que le Centrafricain va s’en réjouir et maintenir une bonne cohésion sociale », a-t-dit.
Par rapport à la réconciliation, Emile Yando, professeur à l’Université de Bangui, invite les responsables religieux et le gouvernement à s’approprier le processus du désarmement.
« Ce que le peuple attend du pouvoir et des religieux, c’est le désarmement. Bien qu’il n’y ait pas le désarmement des deux antagonistes, on parle de réconciliation », a déclaré M. Yando.
La ministre de la Communication et de la Réconciliation nationale, Antoinette Montaigne Moussa, demande à la presse de s’impliquer davantage dans l’éducation et la formation des citoyens pour une sortie de crise.
« Ces questions vous interpellent. Vous devez participer à l’éducation de notre population pour qu’on se comprenne et qu’on utilise des mots pour ne pas faire des amalgames dans notre pays », a conclu le membre du gouvernement.