Un calme règne ce mardi à Grimari. Selon des sources locales, des ex-Séléka, une soixantaine d’hommes armés, ont investi dimanche 20 avril la ville située à 80 km de Bambari dans la préfecture de la Ouaka au centre-est du pays. Certaines sources locales indiquent qu’aucun coup de feu n’a été entendu dans la localité aujourd’hui. Ces mêmes sources précisent que les ex-éléments de la Séléka de Bambari, venus en renfort dans la ville, sont repartis. Ce que témoigne cet habitant sous couvert de l’anonymat.
« La situation est calme dans la ville. Il n’y a pas eu de tir d’armes ou d’évènements particuliers. Certaines personnes ont quitté le site des déplacés pour se rendre au champ, d’autres se promènent librement. Les ex-éléments venus de Bambari sont mis en route par le capitaine, chef de détachement de Sangaris, basé à Grimari », a fait savoir le témoin.
Cet habitant montre que la population se confronte à des complications sur le site de l’église catholique. « Au niveau du site les gens commencent à avoir des difficultés. Les activités sont bloquées, tout le monde est coincé. Il est difficile de joindre les deux bouts », a-t-il évoqué.
D’après les témoins, des affrontements à l’arme à feu ont opposé dimanche dernier des Antibalaka aux ex-Séléka dans le centre de la ville, malgré la présence des forces internationales de la Sangaris.
Par ailleurs, le porte-parole des Antibalaka de Grimari, De Guillaume Pana a rejeté en bloc lundi, les accusations portées contre les miliciens. Il a confirmé une perte importante en vies humaines dans leurs rangs après de violents accrochages qui les ont opposés à des militaires français de l’opération Sangaris.
Une autre source a fait état également de plusieurs civils tués et de nombreux autres blessés. La situation des déplacés de l’église catholique Notre Dame de Liesse reste très précaire. Selon le bureau local de l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme (OCDH), près de 10.000 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des vieillards ont trouvé refuge à la mission catholique Notre Dame de Liesse, et vivent dans des conditions précaires. Aucun bilan ne fut-ce que provisoire n’est disponible.
Les mêmes sources indiquent que les soldats français de l’opération Sangaris basés à Grimari ont interdit à tout individu de sortir du site des déplacés de l’église catholique Notre Dame de Liesse.
A Bambari, les conséquences de ces heurts sont ressenties. La psychose a gagné les populations. Les responsables sanitaires de la localité ont dénoncé les multiples menaces perpétrées contre eux et les malades, par des éléments de l’ex-Séléka basée sur place.
Dans cette optique, Djibouti envisage d’envoyer bientôt en Centrafrique 140 gendarmes. L’annonce a été faite le dimanche 21 avril par le chef de la diplomatie djiboutienne, Mahmoud Ali Youssouf. C’était à l’issue de son entretien avec le commissaire à la Paix et la Sécurité de l’Union Africaine, Ismaïl Chergui, en visite à Djibouti. « Ces gendarmes seront affectés à des missions de formation et d’encadrement de la police et de la gendarmerie de Centrafrique », a-t-il indiqué. Selon lui, cette initiative démontre le respect des engagements pris par le gouvernement de Djibouti dans la création des conditions nécessaires au règlement des crises africaines par les africains eux-mêmes.