Le samedi 26 avril, des hommes armés, identifiés comme étant d’ex-éléments de la Séléka, ont attaqué la sous préfecture de Nanga-Boguila située à 110 Km de Bossangoa. Le bilan s’élève à 17 personnes tuées dont 3 agents de l’organisation internationale humanitaire Médecins Sans frontières (MSF). Plusieurs autres personnes ont également été blessées, selon des sources locales.
Selon une source humanitaire sur place, ces personnes sont mortes après que les assaillants aient ouvert le feu à leur entrée dans la ville. La même source a indiqué que les nombreux blessés sont admis à l’hôpital MSF de Boguila où ils reçoivent des soins. Le témoin a affirmé également ce lundi que 7 personnes ont été tuées au village Bodjomo toujours dans la commune de Boguila.
D’après un des responsables du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), interrogé à Bossangoa dans l’Ouham au nord du pays, c’est la troisième fois en 4 mois que le personnel de MSF de Boguila est pris pour cible. MSF menace de fermer ses portes si des mesures ne sont pas prises pour garantir la sécurité du personnel.
Prise de panique, la population a fui en brousse. Jusque là, on ignore la direction des assaillants qui n’ont aucune force en présence pour leur opposer une résistance.
L’ancien député de Nanga-Boguila, Sylvain Dofone, a précisé que l’attaque a occasionné sur le champ, la mort de 17 personnes dont 15 chefs de quartiers et villages mais aussi plusieurs autres blessés en majorité des malades.
« Le samedi, tous les chefs de villages et quartiers se sont retrouvés pour la réunion hebdomadaire avec MSF. Ils ont été surpris par les éléments de l’ex-Séléka en provenance de Batangofo. Les hommes armés ont exigé du chef de centre de Boguila le versement d’une somme d’argent. Quelques chefs ont eu peur et voulaient s’enfuir. Ces éléments ont ouvert le feu, tuant 15 chefs, le chef du centre et le responsable des gardiens », a dénoncé Sylvain Dofone.
Elu ce dimanche par ses pairs, le nouveau président national de l’ancienne coalition Séléka, le général Mohamed Moussa Dhaffane, a rejeté en bloc l’implication d’ex éléments rebelles dans ces actes de tuerie. Il a promis prendre des mesures en cas de dérive des éléments de l’ex-Séléka et a accusé un autre groupe armé.
« C’est une fausse accusation. Les Séléka ne sont pas présents dans ces zones. Nous savons que les Séléka se trouvent vers Batangafo, Bossagoa, Dékoa. Ces assaillants viennent du Cameroun et c’est ce groupe qui a exécuté un religieux à Bouca. Ils n’ont rien à voir avec la Séléka. Si Séléka commet une erreur, je vais l’accepter, l’assumer et prendre les mesures qui s’imposent »,
Par ailleurs, l’ancien élu de la nation, Sylvain Dofone, a appelé le gouvernement centrafricain à prendre ses responsabilités afin de sécuriser les populations de cette partie du pays qui, selon lui, «sont abandonnées à elles-mêmes ».