La population de Paoua dans la préfecture de l’Ouham-Péndé vit dans la psychose générale. Les tueries des civils et l’incendie des maisons, orchestrées par des bandes armées, font partie du lot quotidien de la population ces dernières semaines dans les villages environnants et frontaliers du Tchad. Les autorités locales interpellent le gouvernement de la transition à vite réagir pour éviter une invasion de la ville de Paoua par ces bandes armées.
Plusieurs autorités ont confirmé qu’un climat de tristesse et d’abandon règne dans la ville. Des scènes de violences sont perpétrées par des bandes armées dans de nombreux villages dans cette partie frontalière du Tchad. Des personnes sont tuées et des maisons brûlées. Joseph Ngarkion sous-préfet intérimaire de Paoua explique que « Ce sont des ex-Séléka qui ont d’abord servi à Paoua. Ils ont été désarmés et ont repris le maquis pour se retrouver aujourd’hui dans la ville. Ils ont prétexté qu’ils viennent chercher leurs bœufs volés par les Centrafricains. Nous sommes dépassés », a martelé Joseph Ngarkion.
Jeudi dernier, un groupe armé en provenance du Tchad, a attaqué le village Bémal, situé à 28 Km de Paoua, tuant une dizaine de personnes et incendiant des maisons. Pendant que ce groupe armé sévit à Bémal, lundi, ce sont les éléments de l’ex-coalition Séléka qui sont entrés dans le village. Ce que témoigne ce jeune habitant sous couvert de l’anonymat.
« Deux véhicules des ex-Séléka sont arrivés lundi à Bémal accompagnés de seize motos. Tous sont bien armés et ont annoncé qu’ils vont s’installer dans la ville », a-t-il dit.
Ces attaques sont menées au vu et au su du contingent camerounais de la Mission africaine Misca, présent à Paoua. La population s’interroge alors sur le rôle de cette force dans la localité à partir du moment où des civils sont tués.