Un jeune garçon de 16 ans a été tué et mutilé le mardi 29 avril à Fatima dans le 6e arrondissement de Bangui. Selon son oncle paternel, Ahamat Déliris, la victime est un malade mental, et allait rendre visite à sa maman au quartier Fatima.
Il a été enlevé, tué et décapité par des hommes non encore identifiés. La nouvelle du décès a créé une vive tension en fin d’après-midi au Km5. Des jeunes musulmans en colère ont transporté la dépouille et l’ont exposé devant le commissariat du 3e arrondissement, tenu par des soldats burundais de la Mission africaine, Misca.
L’oncle paternel du défunt, Ahamat Delirisse, a regretté la tuerie.
« Aux environs de 13h, j’ai été informé de l’enlèvement de l’enfant au niveau de l’ex paillotte de Fatima. Il a été conduit à Kina pour être tué et mutilé. Nous n’avons même pas retrouvé sa tête et son sexe. J’ai aussitôt appelé ‘‘Rambo’’, qui a fait savoir que ce sont des faux Antibalaka ».
Au quartier Bazanga dans le 5e arrondissement, un homme a également été tué mardi par un groupe d’individus armés aux environs de 14h.
Selon la fille du défunt, Leticia Padou, qui a vécu les faits, sept agresseurs sont identifiés.
« Sept personnes sont rentrés dans la maison, quatre habillés en treillis, les trois autres en civils. Le plus grand a tiré sur mon père à la tête et à la poitrine avant de poignarder mon oncle. Au moment où les jeunes du quartier ont transporté les deux blessés à l’hôpital, ces hommes ont encore abattu un commissaire de police », a-t-elle confié à RNL.
Pou le frère cadet du défunt, Valentin Maganda, les hommes armés ont d’abord balancé un explosif avant de s’infiltrer dans la parcelle.
« Les agresseurs, sept personnes parmi lesquelles quatre soldats burundais et les autres enturbannés, ont d’abord jeté une grenade dans la concession avant d’entrer. Les éclats ont atteint mon aîné à la tête et à l’épaule côté droit », a-t-il ajouté en complément d’information.
D’après certaines sources, trois personnes auraient aussi été tuées ce mardi au quartier Sarah dans le 3e arrondissement de la capitale.
Cependant, les violences commises sur la communauté musulmane en Centrafrique préoccupent l’Organisation de la conférence islamique (OCI). Une mission de cette organisation, composée des ministres des affaires étrangères de la Turquie, de l’Égypte, de l’Arabie Saoudite et du Secrétaire général de l’OCI, est arrivée mardi à Bangui.
L’objectif de leur déplacement est de trouver des voies et moyens pacifiques pour une sortie de crise. Après le passage éclair à Bangui, les membres de la délégation vont se rendre au Congo Brazzaville pour échanger avec le président, Denis Sassou-Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, avant de rencontrer à Ndjamena, le président tchadien, Idriss Deby Itno.