Pour le Premier ministre du gouvernement de transition en Centrafrique, André Nzapayéké, la mise en place, la semaine dernière, d’un état-major de la coalition ex-Séléka constitue une tentative de partition du territoire national. « Le gouvernement a suivi le communiqué de Ndélé qui crée une armée parallèle, met en place un état-major militaire, une gendarmerie et une police. Aujourd’hui, on nous parle de l’installation dans la ville de Bambari d’un état-major et de l’occupation des services de l’Etat par les forces irrégulières. Ces actes ne sont rien d’autre qu’une tentative de division du pays afin de faire main basse sur ses richesses », s’est insurgé le chef du gouvernement dans une déclaration lundi à Bangui.
Le Premier ministre va plus loin, en parlant d’une usurpation de la souveraineté de l’Etat centrafricain. « Selon l’article 20 de la charte constitutionnelle de la transition, l’usurpation de la souveraineté par coup d’Etat ou par tout autre moyen constitue un crime imprescriptible contre le peuple centrafricain. Toute personne ou tout Etat tiers qui accomplit de tels actes sera considéré comme ayant déclaré la guerre au peuple centrafricain ».
Dans cette déclaration, André Nzapayéké a fustigé « des aventuriers » et réaffirmé que les frontières centrafricaines devaient rester intangibles. « Le gouvernement de transition condamne avec force les velléités sécessionnistes des aventuriers qui placent leurs intérêts égoïstes au-dessus de l’intérêt national. La RCA n’a pas et n’aura pas d’autres frontières. Aucune existence physique d’un état-major militaire ou d’une administration parallèle quelconque ne sera tolérée sur les 623.000 km² qui constituent la RCA. Pendant qu’à Bambari, certains rêvent que de diviser le pays pour des raisons purement égoïstes, au quartier Boeing à Bangui, un autre état-major se met également en place », a-t-il dit.
Il a enfin appelé « la communauté internationale à prendre toutes les dispositions requises pour mettre fin à ces dérives sur l’ensemble du territoire national ».
La France, l’un des pays les plus impliqués dans le processus de recherche d’une solution négociée à la crise centrafricaine, a averti à plusieurs occasions qu’elle s’opposerait à toute tentative de partition de son ancienne colonie.