Bambari : 4000 déplacés à l’église catholique Saint Joseph

La situation sécuritaire et humanitaire devient alarmante à Bambari, chef lieu de la Ouaka au centre-est de la Centrafrique. 4’000 personnes se sont réfugiés à l’église catholique Saint Joseph, d’autres toujours en fuite sont en brousse.

La situation s’est empirée à la suite du nouvel accrochage vendredi entre les forces françaises de l’opération Sangaris et les combattants de l’ex-Séléka. Selon plusieurs sources locales, il y aurait eu de pertes en vies humaines et plusieurs blessés par balles.

Cependant aucun bilan officiel n’est disponible pour l’instant. Certaines sources parlent de 3 morts, d’autres d’un mort. Toutefois, un Communiqué de la force Sangaris affirme avoir infligé des pertes à ce groupe d’ex-Séléka armés qui a délibérément attaqué leurs positions.
 
De sources religieuses, un calme précaire règne dans la ville. Entretemps, l’évêque de Bambari, Monseigneur Edouard Mathos, sur les ondes d’une radio locale, a appelé vendredi dernier la population et les milices à la culture de la paix.

« Lorsqu’ils revenus de Ndélé, j’ai demandé aux ex-Seleka qu’ils s’entendent et qu’ils laissent la population en paix. Ceux qui se promènent avec les fusils dans la rue, qu’ils les déposent à la maison. J’ai demandé à la population de garder la sérénité et le calme. Que ceux qui se sont refugiés dans les églises restent tranquille », a insisté le prélat.

Selon des sources locales, les  activités restent paralysées à Bambari. Les soldats français contrôlent l’aérodrome, le quartier Kidigra, et  la  cité Descamps. A en croire d’autres sources, les barricades de samedi dans la ville sont progressivement enlevées par une partie de la population.

Samedi, des habitants de Bambari ont marché pour protester contre la présence de l’opération Sangaris et, s’opposer en même temps au désarmement des ex-Séléka. Ils craignent que le désarmement des Séléka ne permette l’entrée des Antibalaka dans la ville.

Le Collectif des Ressortissants de la Ouaka (CRUK) à Bangui a commenté ces événements de Bambari. Dans un communiqué de presse publié le 20 mai, le Collectif a dénoncé les exactions perpétrées sur des populations civiles dans cette région, notamment à Grimari, Kouango, Bakala et les menaces de délocalisation des biens de certaines personnes dans cette localité.

Le CRUK appelle la communauté internationale à travers ses organisations humanitaires, militaires et le gouvernement de transition à déployer les moyens nécessaires pour soutenir les victimes de ces exactions, et à ramener la paix dans la préfecture.

Situation similaire dans le Mbomou, où le conseil des sages des ressortissants de la préfecture à Bangui a condamné la tentative de la partition de la Centrafrique. La condamnation a été rendue publique à travers un communiqué de presse publié le 24 mars dernier.

Le président du conseil des sages des ressortissants du Mbomou, Kézza Koyangbo, rassure qu’ils ne feront nullement partie d’une nouvelle république.

« Le Mbomou n’acceptera jamais de faire partie d’une autre République que la RCA. Nous ne pouvons pas comprendre que ceux-là tiennent en la partition de la RCA. Il faut mettre un terme à cela. Il faut que nos forces armées soient réhabilitées, qu’on leur donne les moyens. Pour nous actuellement, c’est la paix », a-t-il expliqué.

Par ailleurs, Kezza Koyangbo a demandé aux forces internationales l’application des résolutions 2121, 2127 et 2134 des Nations Unies pour le rétablissement de la sécurité et de la paix en République Centrafricaine.