Le jeudi 05 juin a été une journée chargée pour le président de la Conférence des imams de France, Hassen Chalghoumi, en visite en Centrafrique. Ce Français d’origine tunisienne s’est rendu sur les sites d’hébergement de personnes déplacées à Yaloké, dans l’Ombella- M’Poko et à Bangui, la capitale. L’imam Hassen Chalghoumi s’est par ailleurs entretenu avec le Premier ministre André Nzapayéké.
A Yaloké, dans l’Ombella-M’Poko, il a touché du doigt la misère de centaines de déplacés musulmans.
« C’est une barbarie ! Plus de 180 personnes enterrées et les autres chassées comme des lapins ! », s’est exclamé le chef religieux. « Je dis aux Centrafricains, vous êtes des frères et sœurs. On ne peut pas habiller ce crime au nom de la religion. J’ai vu la terreur, j’ai vu la peur dans leurs yeux. Pour moi, la situation n’est pas simple, elle est très grave », a-t-il déclaré.
Puis, il a annoncé une action auprès de l’Union européenne. « Nous avons une réunion à l’Union européenne mardi pour interpeller le président de l’Union européenne, le président Hollande, tous ces chefs d’Etat », a-t-il indiqué.
L’imam français a prié avec ces déplacés, dont certains, très émus, ont fondu en larmes.
De retour à Bangui, il s’est rendu en fin d’après-midi à la mosquée centrale de la capitale où il s’est entretenu avec des notables musulmans et des déplacés qu’il a exhortés à la tolérance et au repentir. « Quelqu’un qui a la foi en Dieu ne peut pas avoir les mains souillées de sang », a-t-il dit.
Vendredi dans la matinée, il a rencontré les commandants des forces internationales en Centrafrique : Misca, Sangaris et Eufor-RCA.
Il était également prévu dans la journée un entretien avec la présidente Catherine Samba Panza.