Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a dénombré 74 enfants tués, 277 autres mutilés et de nombreux autres blessés lors des violences depuis le début de l’année en Centrafrique.
« 277 enfants ont été mutilés et 74 tués au cours des six derniers mois. Le véritable nombre de décès est probablement bien plus élevé », a indiqué vendredi le représentant de l’UNICEF en Centrafrique, Souleymane Diabaté, appelant à l’arrêt de ce cycle de violence.
« La violence en République centrafricaine est d’une grande brutalité et les enfants n’ont pas été épargnés », a-t-il poursuivi.
La dégradation de la situation dans plusieurs régions du pays, y compris la capitale, continue de forcer un grand nombre de civils à quitter leurs foyers.
Le pays compte actuellement plus d’un million de personnes déplacées, dont au moins la moitié sont des enfants.
Par ailleurs, 347.000 Centrafricains, dont deux-tiers d’enfants, ont fui le pays. Ils sont actuellement réfugiés au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo et au Congo.
L’UNICEF travaille avec les autres agences du système des Nations unies pour protéger les enfants, assurer des endroits sûrs pour l’éducation et offrir un soutien psycho-social.
Par ailleurs, le Fonds aide des enfants à retrouver leurs familles et participe à la démobilisation des enfants-soldats.
Le plus grand défi reste d’ordre financier. Sur les 120 millions de dollars nécessaires pour financer l’action humanitaire, le Fonds indique n’avoir reçu que 25 %.
« Nous sommes engagés à poursuivre notre travail et à faire notre de mieux pour les enfants de la République centrafricaine », a néanmoins assuré M. Diabaté.
« Nous sommes avec eux »
La société civile centrafricaine est également mobilisée en faveur de l’enfant.
A l’occasion de la Journée de l’enfant africain célébrée ce lundi, l’association ‘‘Les Enfants d’Abord’’ dénonce le manque d’accès à l’éducation de certains enfants dans les zones de conflits et dans les régions où les structures scolaires sont occupées par des groupes armés.
Pour sa part, l’ONG ‘‘Enfant Sans Frontières’’ rappelle aux autorités de transition leur rôle en matière de protection de l’enfant, surtout en cette période où les parents sont dépassés.
Pour célébrer la journée, l’ONG ‘‘Enfant Sans Frontière’’ et l’association ‘‘les Enfants d’Abord’’ ont organisé un match de football dimanche à Bangui.
Les deux équipes, toutes composées d’enfants déplacés au site du Carmel, se sont séparées sur le score nul d’un but partout.
« C’est pour rassembler les enfants qui sont dans ces sites et leur dire que nous sommes avec eux, que nous les protégeons à chaque fois que cela est nécessaire », a expliqué Emmanuel Singa, le président de l’association »les Enfants d’Abord ».
En prélude à cette journée de l’Enfant africain, à Mbaïki dans la Lobaye au sud du pays, plusieurs manifestations socioculturelles se sont déroulées la semaine dernière dans la ville, à l’initiative de la Caritas diocésaine.
Environ 900 enfants ont participé à une conférence -débat sur le thème : « Pour une Centrafrique réconciliée, enfants œuvrons pour la tolérance, la justice et la paix ».
Les échanges ont été agrémentés par des récitals et d’autres jeux culturels.
« Cette journée interpelle toutes les couches sociales», a expliqué l’Abbé Maximin Mozanga, vicaire général du diocèse de Mbaïki.