Les centrafricains se plaignent de la rareté et de la cherté de certains produits sur la quasi-totalité des marchés à Bangui. Les consommateurs disent ne plus manger à leur faim à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires ces derniers temps dans la capitale centrafricaine.
Cette situation est une réalité à tous les ménages à Bangui. Beaucoup de chefs de ménages se disent obligés de débourser plus d’argent pour nourrir leur famille. « Si vous allez aujourd’hui sur n’importe quel marché pour acheter les produits alimentaires ce n’est pas facile. Il y a une rareté en tout, ce qui favorise l’augmentation des prix et amène les familles à ne pas manger à leur faim. Il faut dépenser plus pour nourrir sa famille », témoigne un père de famille.
Jean Bruno Giranone, directeur de la concurrence au Ministère du commerce explique que tous les produits sont importés à travers le corridor Bangui-Garoua Mboulaï. Selon M. Giranone, l’insécurité et les barrières illégales sur le tronçon freinent l’approvisionnement du pays en différents produits.
« La Centrafrique ne produit pas. Nous importons les produits des pays voisins. Sangaris et Misca ont mis en place une escorte par semaine pour les véhicules des opérateurs économiques. De Garoua Mboulaï, ces forces internationales ne retiennent que 60 véhicules, les autres sont obligés d’attendre l’autre semaine. Ce qui fait que nous connaissons ces pénuries », a-t-il expliqué.
Situation identique dans la commune de Ben Zambé dans l’Ouham où la nourriture se fait rare.
Les récentes crises dans la préfecture de l’Ouham au nord du pays, ne sont pas restées sans conséquences. La commune de Ben Zambé située à 42 Kms de Bossangoa est menacée par l’insécurité alimentaire. Les denrées alimentaires se font rares dans localité et la population s’en plaignent.
Sur le petit marché de Ben Zambé, le constat est amer. Pas de viande de bœuf, pas de légumes. Seules les feuilles de manioc, les cuvettes de manioc et les galettes de haricot appelées ‘‘Ngoroboro’’ abondent les lieux. Situation déplorée par les habitants.
« Nous avons un problème de nourriture et ne pouvons pas manger deux ou trois fois par jour. Nous souffrons de la faim parce que nous n’avons rien à manger. Il y a une pénurie de produits champêtres dans la commune, tout a été détruit à part le manioc qui est produit en quantité. Les enfants souffrent », déplorent certains villageois à RNL.
Le maire de Ben Zambé, Pierre Bénam, atteste que cette pénurie résulte de la destruction de la quasi-totalité des champs il y a quelques mois par les troupeaux de bœufs des éleveurs peulhs. Il demande aux Organisations non gouvernementales de voler au secours de cette commune ruinée par la crise.
« Pour cette année, il va être difficile de trouver à manger. Nous souhaitons avoir de nouvelles semences, maïs et arachide, de la part des ONG pour reprendre les travaux champêtres », a sollicité le maire.
Début de solution ; le PAM distribue depuis quelques jours des vivres à la population de Ben Zambé en plus des aides apportées par les autres ONG humanitaires.