Violences à Bambari, MINUSCA, CICR et OCHA montent au créneau

Violences à Bambari, MINUSCA, CICR et OCHA montent au créneau

Dans un communiqué de presse publié à Bangui jeudi 26 juin 2014, la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République Centrafricaine (MINUSCA) condamne les violences survenues ces derniers jours dans la ville de Bambari et déplore la perte en nombreuses vies humaines qui en ont résulté.

La MINUSCA lance un appel à toutes les parties afin qu’elles mettent immédiatement fin aux hostilités, aux assassinats et à toutes les autres formes d’atrocités qu’elle qualifie d’intolérables. « La MINUSCA exhorte toutes les parties à cesser toutes les formes de violence et à s’engager résolument et sincèrement dans la voie du dialogue politique inclusif en cours dans le pays », indique un communiqué de la Minusca jeudi.

Mercredi 26 juin, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a également publié un communiqué de presse faisant la lumière sur la situation sanitaire des victimes des affrontements intercommunautaires dont la ville de Bambari est le théâtre. Le communiqué relève que le 23 juin, le nombre de blessés affluant à l’hôpital de Bambari a été tel que le centre a été débordé en quelques heures. Les équipes du CICR, avec le soutien de la Croix-Rouge centrafricaine, y ont transporté une trentaine de personnes, dont certaines grièvement atteintes, la plupart des civils blessés à l’arme blanche.

« Les règles les plus élémentaires d’humanité doivent être respectées, la vie des civils doit être épargnée et leur dignité respectée », déclare Francine Roy, cheffe de la sous-délégation du CICR à Bambari qui indique que « de nombreux blessés se sont présentés directement au bureau du CICR ou nous ont contactés par téléphone. Et nos équipes ont sillonné la ville durant plusieurs heures pour porter secours aux personnes blessées. »

La situation est toujours très tendue en ville mentionne la cheffe de la sous-délégation du CICR. « Il est primordial que les équipes médicales et les secouristes puissent travailler en toute sécurité afin de venir en aide à toutes les victimes de manière impartiale et sans distinction », conclut Francine Roy.

L’hôpital de la ville est confronté à des difficultés de divers ordres. Il a fallu l’intervention du CICR pour lui donner un souffle nouveau. « Lundi soir, le personnel a du travailler tard dans la soirée, s’éclairant à la lampe torche, faute de carburant pour faire tourner le générateur. Dès mardi heureusement, le CICR a pu livrer 200 litres de carburant pour le générateur de l’hôpital afin de permettre à la salle d’opération et de radiologie de fonctionner. Des médicaments et du linge opératoires stériles ont également été acheminés depuis Bangui pour aider à la prise en charge des blessés. », a indiqué le communiqué le communiqué de cette institution humanitaire. 

Deux personnes ont dû être transportées à l’hôpital communautaire de Bangui pour y recevoir les soins dont elles ont besoin. Les dépouilles, elles, ont été déposées à la morgue de l’hôpital et remise plus tard aux familles par la Croix-Rouge.

Déjà dans un précédent communiqué daté du 25 juin, le bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en Centrafrique a condamné la violence à Bambari. La Coordonnatrice humanitaire principale en République Centrafricaine (RCA), Claire Bourgeois, est remontée contre l’aggravation de la violence intercommunautaire dans la région de Bambari ainsi que dans la ville elle-même. Cette montée de la violence a entraîné selon elle, le décès d’une dizaine de personnes et le déplacement de plusieurs milliers d’autres.

Vers la fin du mois de mai, le calme était revenu à Bambari. Cependant, une série d’incidents meurtriers se sont progressivement développés dans la région; le dernier en date étant l’attaque de la communauté peuhle près de Bambari le 23 juin et qui a donné lieu à une nouvelle explosion de tueries intercommunautaires dans la ville et à de nouveaux déplacements.

« Le cycle de représailles a déjà conduit des centaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons au cours des six derniers mois et provoque une plus grande crise dans l’histoire du pays », a déclaré Mme Bourgeois.

« En plus du déploiement et des efforts menés par les forces internationales pour ramener la stabilité dans le pays, la Centrafrique a aujourd’hui besoin de plus d’assistance pour protéger les civils et éviter que ce cycle de violence se perpétue. », a-t-elle ajouté.

En 2013, le pays a été secoué par une grave crise politique et sécuritaire qui a touché la quasi-totalité de sa population. Environ 2,5 millions des 4,6 millions d’habitants de la RCA ont besoin d’une assistance humanitaire. Le financement de l’appel pour l’assistance humanitaire 2014 en RCA, estimé à 565 millions de dollars soit plus de 272 milliards de francs CFA, n’est que de 36%.