82 personnes seraient tuées et 176 maisons détruites suite aux derniers évènements de Bambari chef lieu de la Ouaka au centre-est de la Centrafrique selon un dernier bilan.
Selon des témoignages, la série d’affrontements et de représailles perpétrée par les ex-rebelles et les miliciens Antibalaka, se sont transposées dans la population locale. Désormais, « Ce sont des civils armés qui s’en prennent à leurs voisins et cela complique beaucoup la donne », a relevé un habitant de Bambari.
Amadou Aboubakar Kabirou, Représentant de la Ouaka au Conseil national de transition (CNT), parlement provisoire, rassure que le travail de collecte des données continue de se faire.
« La situation sécuritaire étant difficile, nous ne pouvons pas tout répertorier, mais sur le terrain un travail de fond se fait par les jeunes volontaires de la Croix Rouge qui enregistrent tout ce qui se passe. Avec l’amélioration de la situation sécuritaire et du retour de la paix, », a expliqué le parlementaire provisoire.
Il invite toute la communauté à prêter main forte à la population de la Ouaka en détresse.
Bambari est en proie à la violence depuis l’installation de l’état-major des ex-rebelles Séléka. La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader en dépit de la présence des forces internationales, Sangaris et soldats sous mandat de l’Union africaine, MISCA.
Dans ce contexte de spirale de crise et de violences, les évêques de Centrafrique dénoncent les méfaits dévastateurs du conflit et la situation dans laquelle la Centrafrique s’enfonce.
Bien que les tueries de masse aient diminué et malgré le déploiement de forces internationales, soldats français de l’opération Sangaris, ceux de la Mission africaine, Misca et de la force européenne (Eufor-RCA) pour soutenir le peuple centrafricain, l’insécurité est encore grande. De nombreux groupes armés poursuivent leurs exactions sans être inquiétés. De véritables chasses à l’homme sont menées contre des civils bien souvent sans aucune raison.
De nombreux villages ayant été détruits, beaucoup de centrafricains n’ont plus rien ni où aller. L’instabilité de la situation empêche la reprise des cultures agricoles entraînant d’importants risques de famine à long terme.
L’économie est également mise à rude épreuve. Les taxes échappent au Gouvernement et les prix flambent. L’État dépend complètement de la solidarité internationale. Beaucoup de promesses lui ont été faites, mais les promesses tardent à se concrétiser.
Les évêques sont conscients de nombreux défis qui attendent le peuple centrafricain mais ils sont aussi certains que la sortie de crise est leur à portée avec l’appui de la communauté internationale.
Ils appellent donc à un désarmement sans condition des combattants et à la réhabilitation d’une force armée centrafricaine « non animée par des intérêts égoïstes et sordides » en vue de garantir la sécurité des populations. L’État doit également rétablir au plus vite son autorité et sa justice afin d’éradiquer les jugements sommaires auxquels se livrent les groupes armés.