Les journaux privés de Centrafrique dénoncent l’invalidation par le gouvernement de l’élection de leur représentant au Haut Conseil de la communication de la transition (HCCT), Patrick-Stéphane Akibata. Pour manifester sa colère, le Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC) a observé mercredi une journée sans journaux et un sit-in devant le Palais de Justice à Bangui alors que se déroulait la prestation de serment des membres du HCCT.
Pour la ministre de la Communication et de la réconciliation, Antoinette Montaigne, «la presse privée doit désigner une nouvelle personne pour la représenter ». « Quand il a été élu, la ministre de la Justice s’est aperçu que c’était contraire à l’intérêt de l’administration de la justice et que de ce fait il ne remplit pas les critères pour siéger au HCCT », a expliqué la ministre.
« M. Akibata, qui avait tenu des propos graves, avait fait l’objet d’une mesure de détention et la corporation l’avait condamné dans ses agissements », a-t-elle poursuivi.
Elle a rappelé que le pays traversait « une crise morale » et devait ainsi « envoyer au Haut conseil de la communication de la transition des personnalités au-delà de tout soupçon ».
Dans un communiqué de presse publié mercredi, le ministère de la Justice a expliqué que Patrick-Stéphane Akibata était poursuivi pour trouble à l’ordre public, injures publiques, offense au chef de l’Etat, incitation à la révolte.
Le ministère soutient qu’il a été inculpé et mis sous mandat de dépôt avant d’être remis en liberté provisoire sous contrôle judiciaire.
Selon ce communiqué, Patrick-Stéphane Akibata tient à aller au Haut conseil de la communication dans l’espoir de bénéficier de l’immunité attachée à cette fonction.
Dans une déclaration publiée le 4 juillet, le Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante avait annoncé qu’il rejetait le décret du ministère de la Justice invalidant l’élection de Patrick-Stéphane Akibata comme représentant des médias privés.