Le mouvement Révolution Justice (RJ) d’Armel Sayo indique avoir entamé une marche pacifique en direction de la capitale, Bangui, pour faire valoir ses revendications. Le RJ, qui affirme avoir pour vocation de défendre les intérêts des populations du nord de la République centrafricaine, précise que la marche ne vise pas à prendre le pouvoir.
Le peloton de tête de cette initiative baptisée « marche du destin » est conduit par le capitaine Himalet Momrong, porte-parole du mouvement Révolution Justice.
Dans un entretien avec RNL, il a indiqué que les premiers marcheurs avaient atteint Yaloké et comptaient poursuivre leur route en passant par Bossembélé, dans l’Ombella Mpoko.
Himalet Momrong a démenti les rumeurs selon lesquelles Jean-Jacques Démafouth, ministre conseiller en matière de défense et du DDR (Désarmement, Démobilisation et Réinsertion) dans le gouvernement de la transition, serait lié à ce projet.
« Depuis longtemps, nous avons souffert. Nous avons décidé donc de marcher de la frontière nord jusqu’à Bangui pour que le gouvernement trouve une solution à nos problèmes. Nous sommes en proie à l’insécurité à cause de l’agression perpétrée par des soldats venus d’un autre territoire. Beaucoup de gens ont été tués. Nous sommes en train de marcher pour l’ensemble du pays. Et surtout, nous voulons dire que nous ne connaissons pas Démafouth », a-t-il expliqué.
Le chef du mouvement, Armel Sayo, est un ancien officier des Forces armées centrafricaines (FACA). Il a servi comme directeur de la sécurité de l’ex-président Ange-Félix Patassé.
Pendant ce temps, plusieurs officiers de l’armée et de la gendarmerie demandent leur démobilisation volontaire. Dans une lettre adressée aux autorités centrafricaines et à la communauté internationale, fin juin, ils avancent plusieurs raisons liées notamment à la déliquescence des forces armées. « Beaucoup de frères d’armes ont des problèmes de santé et doivent se faire soigner à l’extérieur mais n’arrivent pas (à le faire). D’autres ont des tracasseries et, à la base, l’armée est divisée. Nous avons été incorporés pour servir notre pays par vocation. Aujourd’hui, on se rend compte que ce n’est pas ça », a expliqué à RNL le lieutenant Jean-Gustave Bolé, président du Collectif des officiers des forces armées centrafricaines (COLOFACA).