Après des mois de violences inter communautaires, rebelles Séléka et milices Antibalaka ont signé mercredi soir un accord de cessez-le-feu à Brazzaville, la capitale congolaise, en présence de nombreux représentants de la communauté internationale, dont le médiateur Denis Sassou Nguesso, président du Congo.
Ce texte de neuf articles oblige les parties signataires à cesser les crimes, les exécutions sommaires, les tortures ou les incendies de villages. Les parties s’engagent également à lever les barrages illégaux pour permettre à l’administration d’avoir accès à l’ensemble du territoire national. Les deux principaux protagonistes de la crise actuelle en Centrafrique s’engagent en outre à mettre fin aux administrations parallèles.
L’application de l’accord ne semble cependant pas acquise d’avance, estiment de nombreux observateurs. Les derniers jours, y compris les trois du Forum de Brazzaville, ont prouvé que l’ancienne rébellion de la Séléka était loin d’être un groupe homogène recevant des instructions d’une seule direction. Pas plus que ne l’est la nébuleuse des Antibalaka.
Ouvert lundi, le « Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique » n’a pas réussi son pari initial de parvenir à un accord fixant le cadre du désarmement et de la démobilisation des combattants des diverses milices dans le pays et à l’établissement d’une feuille de route pour un nouveau processus de normalisation politique.
Mais pour le médiateur, le président congolais Denis Sassou Nguesso, « Il fallait bien commencer par la cessation des hostilités ». « Le plus long voyage commence par le premier pas (…) Brazzaville constitue ce premier pas » avant un dialogue national et un « forum de réconciliation nationale qui clôturera formellement le processus que nous venons d’engager », a déclaré le président Nguesso.
« Le préalable de tout, c’était la cessation des hostilités », a renchéri la présidente centrafricaine de transition Catherine Samba-Panza.
Pour Mohamed Moussa Dhaffane, chef de la délégation de la Séléka qui avait fait craindre un fiasco, en claquant la porte et en exigeant la partition du pays, cet accord envoie aux Centrafricains « un message de paix et d’amour ». « Que les Centrafricains cessent avec les actes de stigmatisation, de vandalisme et de crimes », a-t-il conseillé.
« Dès que nous serons de retour au pays, nous allons réunir et conscientiser nos hommes en attendant leur regroupement », a pour sa part assuré Patrice-Edouard Ngaïssona, coordonnateur national des Antibalaka.
L’accord a été également paraphé par une quarantaine de personnalités centrafricaines et étrangères, dont les plus hauts responsables religieux de Centrafrique, l’archevêque catholique de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalaïnga, et l’imam Oumar Kobine Layama, président de la communauté islamique de Centrafrique.