La présidente de la transition, Catherine Samba-Panza a reçu officiellement mercredi la démission d’André Nzapayéké et celle de son gouvernement. L’ex-chef du gouvernement a indiqué que cette démission est nécessaire pour donner plus de chance à la paix.
Lors d’une conférence de presse tenue au sortir de sa rencontre avec la Cheffe de l’Etat de la transition, André Nzapayéké a dressé un bilan positif de son gouvernement même si beaucoup reste à faire, « La sécurité revient graduellement, la relance économique s’amorce, les Centrafricains retrouvent peu à peu une vie sociale, tous les partenaires internationaux ont repris leurs activités en RCA ».
Nzapayéké n’a pas manqué de souligné que « La signature de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville est l’une des actions les plus remarquables à inscrire dans les réussites de mon couronnement ».
Le second Premier ministre de transition est visiblement affaibli par cette démission sous pression de la communauté internationale, selon son entourage. Même si dans ses réponses, André Nzapayéké a fait preuve de sérénité, son regret de quitter la primature était visible. Toutefois, l’homme a l’impression d’avoir accompli un bilan positif.
André Nzapayéké est-il le prix à payer pour la paix ? La question est revenue à plusieurs reprises. Mais pour l’intéressé, sa démission est nécessaire pour faire évoluer l’accord de Brazzaville.
« C’est un élément nécessaire pour consolider Brazzaville. A travers ce geste, nous donnons l’opportunité à la présidente d’avoir les mains plus libres. Il fallait nécessairement passer par la démission », a-t-il conclu.
André Nzapayéké est nommé le 25 janvier 2014. En 6 mois, son bilan est controversé. Vendredi 1er août, le président du Conseil national de transition, le parlement provisoire, Alexandre Ferdinand Nguéndet a déclaré que son gouvernement n’a pas répondu aux attentes des Centrafricains.
Pendant que la courroie se rompt entre Catherine Samba Panza et André Nzapayéké, l’ancienne coalition Séléka se fragmente.
Le numéro 2 et influent de cette rébellion devenue Front populaire pour la renaissance de Centrafrique (FPRC), le général Noureddine Adam, a suspendu Mohamed Moussa Dhaffane, et Mahamat Taïb, respectivement 2e et 3e vice-président du mouvement jusqu’à la tenue d’une nouvelle assemblée générale. Ils sont suspendus pour « non respect des consignes de la hiérarchie et haute trahison » à en croire Noureddine Adam.
Le bureau politique de l’ex-Séléka a aussitôt décidé de leur intérim respectivement par Moustapha Saboune, le secrétaire général et Joseph Zoundéko, l’actuel chef d’Etat-major.
Par ailleurs, au sortir d’une rencontre mercredi avec le président du parlement provisoire, Alexandre Ferdinand Nguéndet, le 3e vice-président de l’ex-Séléka, Mohamed Moussa Dhaffane, a qualifié l’attaque de leur position à Batangafo (nord) par les soldats de l’opération Sangaris, de violation de l’accord de cessation des hostilités de Brazzaville.
« Dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de cessation des hostilités, il était prévu qu’on mette en place un comité de suivi. Or aujourd’hui, ce comité de suivi n’est pas mis en place, Sangaris s’est déployée pour aller livrer la guerre aux ex-combattants de la Séléka pour les déloger de la ville de Batangafo. Ce n’est pas normal », a-t-il indiqué.
Des sources locales à Batangafo indiquent que les combats auraient fait plus de soixante de morts et une centaine de blessés dans le rang des ex-Séléka. Le bilan du côté des forces internationales fait état de deux morts côté soldats africains de la Misca ainsi que de deux blessés dans le rang des militaires français.
Les ex-Séléka ne semblent pas baisser les bras et promettent une nouvelle offensive avec des renforts attendus dans le nord.