Le peuple centrafricain commémore ce 13 août le 54e anniversaire de son indépendance. La commémoration de cette date historique, placée cette année sous le signe de la cohésion sociale et de l’unité nationale, passe au moment où le pays cherche à se relever des bouleversements dans lesquels il est plongé depuis fin 2012.
Pour l’homme de la rue, le pays est très en retard et que beaucoup restent à faire dans ce contexte particulier de recherche de l’unité nationale.
La majorité des centrafricains, interrogés ce mercredi à Bangui, jugent la RCA encore dépendante. Pour eux, ce pays doit se jeter à l’eau pour relever les défis à tous les niveaux.
« 54 ans équivalant à 54 ans d’échec par rapport aux autres pays. La population souffre sur les plans éducatif, social, sanitaire et humanitaire… Nous avons toutes les potentialités pour être indépendants mais les Centrafricains ne consentissent pas d’efforts puisque nous dépendons de l’occident. », critiquent certains Centrafricains.
Les tristes réalités du pays obligent les Centrafricains à porter des jugements sévères, des comparaisons des ères politiques.
« Même pour le paiement des salaires, c’est de la mer à boire. Il y a une grande différence entre le régime de l’Empereur Bokassa et ceux des autres Chefs d’Etat centrafricains. (…) les ponts sont cassés, les routes impraticables….», constate l’homme de la rue.
Mardi soir à Bangui, la cheffe d’Etat de la transition, Catherine Samba-Panza, dans son adresse à la nation, a dressé un bilan sombre de toutes les années d’indépendance. Selon la Présidente de la transition, les indicateurs de la société centrafricaine sont aujourd’hui au rouge. Elle confirme ainsi les constats faits par les Centrafricains.
« Depuis environ 30 ans, l’histoire de notre pays est ponctuée de turbulences récurrentes. Ces rebellions à répétition ont engendré à leur tour un chaos indescriptible tant sur le plan politique, sécuritaire qu’économique. Le bilan de nos années d’indépendance ne nous fait pas honneur, surtout aux successeurs des pères de l’indépendance qui sont certainement comptables des errements qui ont conduit aux graves menaces qui pèsent aujourd’hui sur le pays, sur son indépendance et sur l’intégrité de son territoire », a déploré Cathérine Samba-Panza.
La menace de scission de la RCA a été le souci majeur de la Présidente de la transition lorsqu’elle souligne que « la pire de ces menaces est la menace de partition de la République centrafricaine agitée par des extrémistes en mal de pouvoir. Cette menace a été considérée par le forum de Brazzaville comme un projet suicidaire ».
Catherine Samba-Panza demande à chaque Centrafricain d’adopter une attitude responsable en vue d’amorcer une nouvelle ère d’indépendance du pays.
« Pour que notre indépendance soit une réalité, nous devons sans relâche nous investir pour ramener la paix. Nous devons apporter tout le soutien nécessaire aux forces internationales venues nous aider dans notre quête de paix pour extirper de nos quartiers les fauteurs de troubles que nous connaissons tous et qui continuent de semer le désordre dans notre pays », a conclu Samba-Panza.