La Cheffe d’Etat de la transition, Catherine Samba-Panza a annoncé dans la matinée du vendredi que les membres du nouveau gouvernement vont être publiés dans les prochaines heures. Ce message a été livré au peuple centrafricain dans une déclaration faite à Bangui. Dans son adresse à la nation, la Présidente de la transition a attesté le maintien de Mahamat Kamoun à la tête du gouvernement centrafricain.
« Il faut donner l’occasion au nouveau Premier ministre de faire ses preuves. Il est incompréhensible que certains manifestent déjà des mécontentements alors que le gouvernement n’est pas encore formé. J’ai donc résolument pris la responsabilité de demander au Premier ministre Mahamat Kamoun de former son gouvernement et de le rendre publique ce jour. Dans l’esprit du forum de Brazzaville, je veillerais à ce que le caractère inclusif de ce gouvernement soit respecté en y incluant les principales entités représentatives des forces vives de notre pays en mettant un accent sur l’équilibre régional », a martelé Catherine Samba-Panza.
Cette adresse à la nation a été une opportunité pour la Présidente de justifier le choix qu’elle a porté sur Mahamat Kamoun ; un choix jusque là contesté par bon nombre d’entités et de citoyens.
« L’heure est au sursaut patriotique. Il est temps que les Centrafricains et Centrafricaines prennent en main leur destinée et participent activement au processus de sortie de crise. Dans le contexte actuel ou les défis à relever sont encore nombreux, le peuple centrafricain doit prendre conscience que son destin est encore entre ses mains. Il lui appartient de reconstruire son pays dans l’entente et la fraternité », a expliqué la Présidente centrafricaine.
Estimant que c’est un combat qu’elle a lancé, Catherine Samba-Panza a invité par la même occasion le peuple centrafricain à s’associer à elle et surtout de se mettre à l’abri des manipulations de tous genres.
« Je voudrais vous inviter à plus de vigilance compte tenu de toutes manipulations qui s’organisent chaque jour pour déstabiliser les autorités de la transition et mettre à mal ce qui nous reste encore de notre souveraineté », a conclu Catherine Samba-Panza.
En début d’après-midi sur la radio nationale, le Premier ministre Mahamat Kamoun a rendu public son gouvernement composé de trente et un (31) membres dont dix-neuf (19) nouvelles figures.
Liste du Gouvernement Kamoun
1. Ministre d’Etat en charge des Travaux publics, de l’équipement et de l’aménagement du territoire : Madame Marie Noëlle Andet Koyara.
2. Ministre d’Etat en charge de la Défense nationale, de la restructuration des armées, des anciens combattants et victimes de guerre : Monsieur Aristide Sokambi.
3. Ministre des Transports et de l’aviation civile : Monsieur Arnaud Djoubaye Abazene.
4. Ministre des Affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la francophonie: Monsieur Toussaint Kongo-Doudou.
5. Ministre des Postes des télécommunications, chargé des nouvelles technologies : Monsieur Assane Abdallah Kadre.
6. Ministre de la Justice garde des sceaux, chargé de la réforme judiciaire et des Droits de l’Homme : Monsieur Gabriel Faustin Ngbodou.
7. Ministre de l’Economie, du plan et de la coopération internationale : Madame Florence Limbio.
8. Ministre des Finances et du budget : Monsieur Bonandélé Koumba.
9. Ministre des Eaux, forêts, chasses et pêches : Madame Isabelle Gaudeuille.
10. Ministre de la Fonction publique : Monsieur Eloi Anguimaté.
11. Ministre de la Sécurité publique, de l’émigration et immigration : le Général de brigade Thierry Mari Métinkoué.
12. Ministre de l’Administration du territoire, de la décentralisation et régionalisation : Monsieur Modibo Bachir Walidou.
13. Ministre de la Santé et de la population : Madame Margueritte Samba Maliavo.
14. Ministre de l’Education nationale et de l’enseignement technique : Madame Gisèle Bédan.
15. Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique : Professeur Bernard Simiti.
16. Ministre du Commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises : Madame Gertrude Zouta.
17. Ministre chargé du Développement du monde rural : Docteur David Banzoukou.
18. Ministre du Travail, de la sécurité sociale et de l’emploi : Monsieur Gaston Makouzangba.
19. Ministre des Mines et de la géologie : Monsieur Joseph Agbo.
20. Ministre de l’Energie et de l’hydraulique : Monsieur Jacques Médard Mboliaedas.
21. Ministre de la Réconciliation, du dialogue politique et de la promotion de la culture civique : Madame Jeannette Détoua.
22. Ministre de l’Urbanisme et des édifices publics : Docteur Jacques Damanga.
23. Ministre de l’Habitat et du logement : Monsieur Gilbert Kogrengbo.
24. Ministre Affaires sociales et de l’action humanitaire : Madame Eugénie Yarafa.
25. Ministre de l’Environnement, de l’écologie et du développement durable : Monsieur Robert Namséné.
26. Ministre chargé du Secrétariat du gouvernement et des relations avec les institutions : Monsieur Marc Mokopété.
27. Ministre du Tourisme, des arts, de la culture et de l’artisanat : Monsieur Vomitiadet.
28. Ministre de la Jeunesse et des sports : Monsieur Armel Ningatoloum Sayo.
29. Ministre délégué aux Finances et au budget : Monsieur Jacob Désiré Ngaya.
30. Ministre délégué à l’Elevage : Monsieur Mahamat Tahïb Yakoub.
31. Ministre de la Communication : Victor Waki.(Nom omis et communiqué après la publication par le Premier ministre).
Le nouveau gouvernement centrafricain compte 23 hommes et 08 femmes ; 02 ministres d’Etat, 27 ministres et 02 ministres délégués.
Parmi les 12 anciens ministres reconduits au gouvernement de Mahamat Kamoun, trois n’ont fait que changer de portefeuilles.
La nomination du professeur historien chercheur, Bernard Simiti, pourrait apporter un souffle nouveau à l’Enseignement supérieur longtemps miné par des grèves et mouvements de grogne à répétition des enseignants et étudiants de l’Université de Bangui, à en croire certains témoignages recueillis à Bangui.
Notons que l’annonce de la publication du second gouvernement de transition Samba Panza intervient au moment ou des contestations et des situations de violences refont surface à Bangui et dans plusieurs villes de province, malgré la signature de cessation des hostilités le 23 juillet 2014 à Brazzaville.