C’était prévisible. La Centrafrique ne pourra pas tenir des élections législatives et présidentielle en février 2015, comme cela était initialement prévu. Ce report sine die vient d’être confirmé par le Conseil National de Transition (CNT). Selon cette institution, l’organisation de ces scrutins est techniquement impossible dans le contexte actuel. Un avis d’ailleurs partagé par tout le monde.
Lors d’une rencontre vendredi à Bangui, le bureau du Conseil national de transition (CNT, assemblée provisoire), l’envoyé spécial de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louis Michel et le directeur de l’Institut des élections pour une démocratie durable en Afrique (Elections Institute for Sustainable Democracy in Africa), Denis Kandima ont fait le même constat.
Ces deux diplomates achevaient une visite de travail vendredi dernier à Bangui.
Le rapporteur général du CNT, Thierry Patrick Akoloza, estime que l’actuel climat d’insécurité ne permet pas à l’Autorité nationale des élections d’installer ses comités locaux sur l’ensemble du territoire centrafricain. « L’objectif de la transition depuis le 24 mars 2013 était d’organiser les élections après dix-huit mois. Vu que la situation sécuritaire ne s’est pas encore stabilisée, l’Autorité nationale des élections se trouve aujourd’hui confrontée à des difficultés financières et matérielles pour l’accomplissement de cette mission », a-t-il indiqué. « L’insécurité ne permet pas non plus à l’ANE d’organiser des missions dans les villes de province pour mettre en place des comités locaux. Tout cela ne peut que jouer sur la date – butoir qui était février 2015 », a déploré le rapporteur général du parlement provisoire.
En attendant qu’un nouvel échéancier soit fixé, Louis Michel de l’OIF a conseillé au CNT de poursuivre la rédaction de la nouvelle Constitution avant de la soumettre au référendum. Après son entretien avec le président du CNT, Alexandre Ferdinand Nguéndet, le diplomate belge a salué le travail de ce parlement de transition.