L’ambassadeur de France à Bangui, Charles Malinas, voit en la sortie de crise en Centrafrique un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. Il s’est exprimé ainsi lors d’une interview exclusive accordée à Radio Ndeke Luka. Pour le diplomate français, le revirement dans une nouvelle crise ouvrirait la voie au terrorisme. « Il est clair que le redressement de la situation en Centrafrique joue un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. Car si à l’inverse nous n’y parvenons pas, si la République centrafricaine devait glisser comme elle a glissé au mois de décembre dans des affrontements, naturellement cela formerait un terrain favorable pour les terroristes. Les forces internationales, les Nations unies, l’Union africaine, l’Union européenne, les Etats Unis, la France et les pays voisins de la Centrafrique sont unis pour lutter contre le terrorisme ».
Le Haut représentant de France en Centrafrique a constaté que le niveau de sécurité s’améliore de manière générale. « Le niveau sécuritaire s’améliore. Nous le constatons dans de nombreuses villes. Mais nous avons un niveau sécuritaire qui n’est pas encore satisfaisant ». Car poursuit-il, « Il y a dans un certain nombre d’endroits des affrontements et des pics de violences avec des morts certes parmi les groupes combattants mais surtout dans la population civile. Nous avons un phénomène de délinquance et de criminalité de droit commun qui se développent dans certains quartiers de Bangui et dans certaines villes de province contre lesquels il faut lutter ».
Charles Malinas a reconnu qu’ « Il y a des gens qui ont intérêt à ce que la guerre continue. Ce sont ces gens qui entretiennent la violence ». Il estime que, les contraindre à renoncer à la violence est une des solutions envisageables, au cas échéant, « Il faut parfois les combattre » a-t-il précisé.
L’ambassadeur de France a prévenu que ceux qui continueront de vouloir se battre, pourront répondre de leurs actes devant la juridiction internationale. « La CPI vient de décider d’ouvrir officiellement une procédure sur les agissements des groupes armés en Centrafrique avec l’accord du gouvernement centrafricain. Je crois que c’est un élément très important dans la bataille pour la paix en Centrafrique », a-t-il-ajouté.
Charles Malinas a relevé que depuis décembre 2013, la force française a œuvré pour le retour de la sécurité dans le pays. L’opération Sangaris a rempli, à sa juste valeur, la mission de sécurisation auprès de la population centrafricaine. Lorsque Sangaris est arrivée au mois de décembre, la situation était dramatique. En appui avec la Misca, la Sangaris a rempli son rôle en direction de la population mais aussi en direction des autorités de ce pays puisque Sangaris a un mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Par ailleurs à Obo (est du pays) à plus de 1000 kilomètres de Bangui, une nouvelle attaque des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) de Joseph Kony est enregistrée vendredi dernier. Huit chasseurs ont été pris pour cible par neuf hommes armés de la LRA en pleine forêt à environ 30 km de la ville de Obo. Sept d’entre eux ont réussi à s’échapper des mains de leurs ravisseurs. Seulement un enfant de moins de 18 ans est resté prisonnier de ces hommes armés.