Un officier de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a été tué jeudi soir et plusieurs autres blessés dans un accrochage avec des hommes armés non encore identifiés dans aux environs de Pk 11 à la sortie nord de Bangui. La victime appartenait au contingent pakistanais.
Selon la Minusca, les soldats des Nations unies sont tombés dans une embuscade.
Le Premier ministre de la transition, Mahamat Kamoun a dénoncé un complot contre la transition. « C’est un grand complot qui est lancé contre le peuple centrafricain. Nous étions au courant de la préparation de ce complot depuis longtemps. Tous les moyens ont été donnés pour le mettre en exécution », a-t-il affirmé sans désigner le coupable. « Au moment où la vie a repris à Bangui, les activités économiques également, les ennemis du peuple ne sont pas d’accord », a-t-il ajouté.
Du côté de la Minusca, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef de mission, le général Babacar Gaye, a assuré que les coupables seraient un jour traduis en justice. « Ce crime contre les forces des Nations unies, qui sont ici pour aider le peuple de la République Centrafricaine, est inacceptable et les responsables devront répondre de leurs actes et être traduits devant la justice », déclaré le général Gaye, dans un communiqué.
Il a rappelé la neutralité des forces onusiennes et promis que sa mission « continuera de prendre des mesures robustes contre les criminels qui menacent les civils ».
Joint au téléphone ce vendredi, le coordonnateur national des Antibalaka, Patrice Edouard Ngaïssona, a également condamné ce meurtre, soulignant que son mouvement n’avait rien contre la force onusienne. « Si nous devions prendre l’option militaire, ce ne serait pas contre la Minusca. La Minusca est là pour ramener la paix. Raison pour laquelle nous avons fait un communiqué pour condamner fermement cet acte barbare », a-t-il dit.
Pour sa part, le président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), Michel Amin, a appelé ses concitoyens à « la retenue ». « La meilleure façon pour ramener la paix dans un pays, c’est la communication et le dialogue », a-t-il rappelé.
Alors que la situation reste très volatile dans la capitale, l’état-major des ex-Séléka à Bambari enfonce le clou et exige « la démission pure et simple » de Catherine Samba Panza.
Selon le lieutenant Younous Ngapdia, conseiller technique et chef de cabinet de l’état-major de l’ex-rébellion, le commandement des ex-Séléka a été outré par un message de la présidente lui ordonnant de quitter Bambari.
« Cela sous-entend que notre citoyenneté est toujours remise en cause », s’est révolté le lieutenant Ngapdia.
Il a cependant exclu tout recours à la force pour chasser de la présidence Catherine Samba-Panza.