A l’initiative de la force européenne en Centrafrique (Eufor-RCA), cinq journalistes européens ont eu lundi des entretiens avec des leaders de l’opinion dans les 3ème et 5ème arrondissements de Bangui. Les entretiens se sont déroulés dans les locaux de Radio Ndeke Luka.
Ces journalistes de nationalité italienne, allemande, espagnole, estonienne et française cherchent ainsi à mieux comprendre la crise centrafricaine.
Le lieutenant-colonel Mario Renna, conseiller en communication de la force européenne, juge ce premier échange fructueux. « Nous avons songé organiser cette rencontre avec les gens de Bangui pour leur donner (aux journalistes) un aperçu de la vie de tous les jours, des soucis, des espoirs et des problèmes que les populations doivent rencontrer au quotidien. Cela s’est passé très bien. Beaucoup de choses ont été dites du côté des représentants des 3ème et 5ème arrondissements dans un dialogue bref, mais c’est fructueux », s’est-il réjoui.
Lors des échanges, les représentants des deux arrondissements se sentaient tout à fait à l’aise, heureux surtout que le monde puisse, à travers ces reporters européens, entendre les Centrafricains parler eux-mêmes de ce qu’ils vivent au quotidien.
« La rencontre nous a permis de préciser à l’opinion internationale les causes lointaines et immédiates de la crise centrafricaine », s’est félicité Olivier Yalondo, le coordonnateur de l’association »Barrer la violence » dans le 5e arrondissement. Au nombre des causes lointaines, il a mentionné, entre autres, l’injustice et la question tribale. Parmi les causes immédiates, il a cité la peur, l’égoïsme et la difficile cohabitation entre différentes communautés religieuses dans les 3ème, 5ème et 8ème arrondissements.
La présidente de l’Association des femmes musulmanes de Centrafrique, Adja Aïssatou Sahada, qui habite au Km 5, estime, pour sa part, que la rencontre permettra au reste du monde de mieux comprendre la situation actuelle en Centrafrique. « Nous souhaitons que la communauté internationale nous comprenne. C’est un cri de détresse à l’endroit de tous ceux qui de loin ou de près veulent apporter un soutien à la République Centrafricaine. Nous sommes épris de paix, malheureusement la paix est absente. C’est le chaos partout, il nous faut relever le pays », a-t-elle dit.
Pendant ce temps, les habitants du Km 5 dans le 3ème arrondissement continuent de se plaindre de braquages, agressions physiques et autres formes de menaces.
Ils affirment que les menaces viennent des résidents des quartiers voisins.
Raison pour laquelle le maire du 3ème arrondissement, Atahirou Balla Dodo, appelle les responsables des arrondissements voisins à sensibiliser leurs administrés à « la cohésion sociale et au vivre ensemble ».