Des milliers de personnes ont marché pacifiquement mardi à Bambari pour réclamer le départ des soldats de l’opération française Sangaris et les Casques bleus de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de Centrafrique (Minusca).
Les manifestants estiment que ces forces étrangères ont failli à leur mandat d’assurer la protection des personnes et de leurs biens.
La marche est partie des abords de la base de l’opération Sangaris pour se terminer près de la gendarmerie. Un mémorandum a été remis aux commandements des deux forces dans la ville. Les manifestants exigent « le retrait immédiat et sans condition » des soldats français et des forces de la Minusca et le redéploiement des Forces armées centrafricaines (FACA), selon un habitant de Bambari joint au téléphone par RNL.
Selon cette source qui a requis l’anonymat, les habitants de Bambari accusent les militaires français de soutenir « les peuhls qui déciment les civils dans les périphéries ».
RNL a vainement tenté de joindre les commandants de la Sangaris et des Casques bleus sur place.
Une première marche pour réclamer le retrait des troupes internationales avait déjà eu lieu samedi dernier à Bambari.
Les militaires français sont accusés d’avoir cautionné le meurtre de plus de 40 personnes dans les villages de Timanguéré et Gbakomalékpa, situés respectivement à 25 et 30 kilomètres de Bambari.
Dans un communiqué de presse publié lundi à Bangui, le Collectif des ressortissants de la Ouaka (CRUK) a dénoncé l’incapacité des forces internationales basée à Bambari, à assurer la protection des populations.
Le CRUK demande également le départ sans délai des deux coordinations des ex-Séléka de la région.
Le président du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire), Alexandre Ferdinand Nguéndet, un fils de la Ouaka, avait appelé le week-end le gouvernement et les troupes étrangères à « empêcher les forces nuisibles de poursuivre leurs forfaits » dans la préfecture.