Le 3ème arrondissement de Bangui vers la cohésion sociale

Le 3ème arrondissement de Bangui vers la cohésion sociale

Près d’un millier de musulmans et non musulmans du 3e arrondissement de Bangui se sont retrouvés hier mercredi pour la première fois au Lycée de Fatima. L’Association « Les frères Centrafricains », initiatrice de la rencontre veut asseoir les bases d’une cohésion sociale entre les deux communautés. Depuis plus de dix mois, musulmans et non musulmans se sont regardées en chiens de faïence.
 
La mise en place d’une structure de suivi de la cohésion sociale est l’un des objectifs de cette rencontre d’après président de l’association « Les Frères Centrafricains » Anatole Koé. « Cette opportunité permet de mettre en place une plateforme qui pourra nous aider à sensibiliser les deux tendances et de mettre en place une démarche cohérente pour la cohésion sociale », a indiqué M. Koé.

Le président de l’Association des commerçants du Km 5, Youssouf Djibrine, se réjouit de l’initiative. Il appelle à la reprise des activités au marché Mamadou Mbaïki.

« Je suis très content de cette rencontre qui est un premier geste. Il est question qu’on se réconcilie pour la reconstruction de notre pays. Je veux que le marché rouvre ses portes et que les commerçants qui ont quitté reviennent », a souhaité Youssouf Djibrine.

Un non musulman habitant le 3e arrondissement, Le Second Kodrokoé, estime que seuls les membres des deux communautés peuvent trouver un palliatif à la crise dans le secteur. « Nous avons passé plus de dix mois dans cette situation de rejet de l’autre. Que les musulmans et non-musulmans désarment leur cœur. Je me réjouis de cette retrouvaille », a-t-il dit au sortir de ce rendez-vous.

« Nous devons oublier tout ce qui s’est passé afin de laisser la chance aux enfants d’aller à l’école », a martelé le 2e vice-président du Comité islamique centrafricain, Ahamat Déléris.

A la fin de la rencontre, un groupe de non musulmans a raccompagné les musulmans du lieu de la rencontre au Km 5.

Déjà dans la matinée, l’ambassadeur de France à Bangui, Charles Malinas, s’est rendu dans le 5e arrondissement. Le Haut représentant français a échangé avec la population sur la paix et le vivre ensemble.

La rencontre s’est déroulée dans une ambiance fraternelle et cordiale. Tous chantent un seul slogan : le vivre ensemble. L’un des organisateurs de ce rendez-vous, Daouda Bohari, trouve qu’on ne peut faire la paix, en adoptant la politique autarcique.  « Sans avoir de contact avec les autres, on ne peut pas avoir la paix. Si on a peur de l’autre, je crois que nous serons toujours divisés. (…) Si nous cherchons la paix et que nous ne nous rencontrions pas, comment allons-nous avoir cette paix ? », s’est-il interrogé.

Le président de la jeunesse du 5e arrondissement, Ghislain Parfait Gnikpingo, accuse le niveau d’instruction des jeunes qui ont besoin d’être conscientisés. « Nous avons deux lectures, d’abord un taux très élevé d’analphabétisme ensuite un problème de suivisme. Il est important que ces jeunes soient sensibilisés, conscientisés afin d’adopter un comportement responsable », a reconnu Ghislain Parfait Gnikpingo.

L’hôte de marque de cette rencontre, Charles Malinas s’est dit disposer à apporter un soutien inconditionnel pour le retour de la paix dans le 5e arrondissement.