Certains musulmans de Bambari, dans la Ouaka, dans le centre de la République centrafricaine, ont marché mardi pour protester contre le président du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire) Alexandre Ferdinand Nguéndet.
Escortés par des combattants de l’ancienne rébellion Séléka, les manifestants réclamaient, selon des sources locales jointes au téléphone, la démission du président du CNT. Ce dernier avait demandé la semaine dernière l’arrestation du général Séléka Ali Darras et la relocalisation dans une autre ville de l’état-major de cette ancienne coalition rebelle. Le général Darras est mis en cause dans le meurtre d’un des gardes du corps d’Alexandre Ferdinand Nguéndet.
« Une minorité de musulmans de la ville de Bambari a organisé une marche de protestation contre le discours du président du Conseil national de transition à propos du limogeage du préfet de la Ouaka, l’arrestation de deux leaders Séléka et le déploiement des Forces armées centrafricaines dans la ville », a indiqué à RNL une source jointe au téléphone à Bambari.
Selon la source, les manifestants scandaient : « Nguéndet, démissionne ».
« La marche, escortée par des ex-Séléka en armes de guerre, est partie du quartier Bornou pour atteindre le siège local de la Minusca (Mission des Nations unies en Centrafrique), où un mémorandum a été remis au préfet de la Ouaka et au chef de la Minusca en poste à Bambari », a expliqué un autre habitant.
Vendredi dernier, Alexandre Ferdinand Nguéndet avait demandé la neutralisation ou l’arrestation d’Ali Darras, la relocalisation de l’état-major de la Séléka dans une autre région avant la tenue du dialogue inter- centrafricain et la désignation d’un officier de l’armée comme préfet dans la Ouaka.
La garde rapprochée du président venait d’essuyer une attaque attribuée à des éléments Séléka et au cours de laquelle un membre de son escorte avait été tué et un autre blessé.
Le général Joseph Zoundéko, chef d’état-major de la Séléka, avait rejeté en bloc les accusations portées Ali Darras. « L’enquête est en cours », avait-il indiqué, soulignant que le responsable de l’attaque n’était pas encore connu.
C’est le même sentiment de colère des éléments ex-Séléka, à Kaga Bandoro, dans le nord du pays. Les responsables locaux des ex-Séléka dénoncent le limogeage, la semaine dernière, de deux cadres de l’ex-coalition rebelle, Eric Néris Massi, qui était directeur de l’Agence nationale de la navigation centrafricaine (ANAC) et Moustapha Saboun, qui dirigeait l’Agence de régulation des télécommunications (ART).
Les deux hommes, appartenant à l’ex-coalition Séléka, étaient soupçonnés de s’opposer à la restauration de l’autorité de l’Etat.
Première conséquence, l’ancien numéro 2 de l’ex-Séléka, Nourredine Adam avait sommé, jeudi dernier, tous les fonctionnaires et agents de l’Etat en poste dans les zones sous contrôle de la Séléka, de « déguerpir » endéans trois jours.
Nourredine Adam était attendu lundi à Kaga Bandoro où des éléments de l’ex-rébellion étaient fortement mobilisés, semant ainsi la panique. Dans la localité des Mbrés, à 91 kilomètres de Kaga Bandoro, la population a pris la clef des champs.