La mission humanitaire conduite par l’archevêque de Bangui, Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga, du 29 au 31 décembre 2014 dans l’Ombella M’Poko, a été publiquement menacée par des éléments Antibalaka armés du général Andjilo au village Bénima situé à 10 kilomètres de la ville de Damara sur l’axe Bogangolo.
A l’origine des menaces, l’affaire de vol d’une moto de la Caritas-Centrafrique le 13 décembre dernier par une bande d’hommes armés assimilés à des miliciens Antibalaka habitant le village Bénima.
L’une des deux victimes du braquage et animateur à la Caritas diocésaine de Bangui Roger Billa, explique que, « Arrivés dans la forêt de Bénima, nous avons été interceptés par quatre hommes à bord de deux motos. Deux d’entre eux portaient des armes de guerre. Ils nous ont intimé l’ordre de leur remettre les clefs de la moto, ce que nous avons automatiquement fait. Nous avons été aussi dépouillés de tous nos biens », a-t-il relaté.
Lundi dernier, lors du déplacement de la mission humanitaire vers les populations de Boyélé, Gbangou et Bodingui, l’archevêque de Bangui Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga, a formulé la demande de restitution de la moto.
«Une de nos motos a disparu à partir de Bénima. Nous avons ouï dire que Ruffin est le détenteur et conduit encore cette moto. C’est avec beaucoup de diligence que nous nous sommes arrêtés au niveau de Bénima pour supplier, demander gentiment, poliment à ce jeune homme de la restituer. Par cette moto nous arrivons à atteindre les endroits les plus reculés », a raconté l’archevêque de Bangui.
La demande a été mal prise par Ruffin le milicien Antibalaka, l’auteur du vol. De retour sur Bangui le mercredi, le prélat a marqué un arrêt au village Bénima pour la suite de son message. Ayant refusé d’écouter l’évêque, deux Antibalaka, armés de kalachnikov, ont insulté et proféré des menaces de mort en public à l’endroit de l’archevêque, de tous les prêtres, les sœurs religieuses, les professionnels de la presse et autres responsables membres de la mission.
Monseigneur Dieudonné Nzapalaïnga se dit patient et compte sur les responsables hiérarchiques du mouvement Antibalaka ainsi que des parents de Ruffin pour le ramener à la raison.
Tout constat fait, la population de la région n’adhère pas à cette manière de se comporter devant cette haute autorité religieuse.