Le Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) et le Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN) ont vivement condamné ce mardi l’extradition du chef rebelle Abdel Kader Baba Laddé dans son pays d’origine.
Pour le président du MLPC, Martin Ziguélé, joint au téléphone par RNL depuis Paoua (Ouham Péndé) dans le nord de la Centrafrique, il est souhaitable que les victimes du rebelle tchadien se constituent en martyrs et prennent part à son procès afin d’être dédommagés. « Je pense que toutes les victimes et les ayants droits des victimes doivent se constituer et pour le symbole, participer à son procès », a-t-il demandé.
Le président du MLPC se dit déçu de l’extradé qui n’a pas pu répondre de ses actes devant les juridictions centrafricaines. « Nous sommes désagréablement surpris qu’il n’ait pas rendu compte au peuple centrafricain. Il faut qu’il comprenne qu’on n’a pas le droit de se rendre dans un pays voisin de massacrer, tuer, violer et brûler des villages entiers et se retrouver chez soi. Je trouve ça regrettable », a ajouté Ziguélé.
L’extradition de Baba Laddé représente un nouveau danger pour la Centrafrique d’après Cyriaque Gonda, le président du Parti national pour un Centrafrique nouveau (PNCN).
« Mon inquiétude est que Baba Laddé risque d’être un trouble fête en Centrafrique. Je demande que de bons offices soient faits par le gouvernement centrafricain auprès de son Excellence le Président Idriss Deby Itno, de façon à neutraliser ce monsieur une fois pour toute, sinon il faut le donner à la Cour pénale internationale », a formulé Gonda.
Extradé pour la quatrième fois de la République Centrafricaine, le président du PNCN se dit offusqué. « J’ai été stupéfait, choqué par l’extradition expéditive à la limite l’extradition éclair de Baba Laddé que j’ai eu à gérer comme ministre d’Etat à la Réconciliation nationale en charge du désarmement. Ce serait la quatrième fois que ce monsieur est extradé au Tchad », a-t-il mentionné.
La Ligue centrafricaine des droits de l’Homme (LCDH) avait condamné avec fermeté cette extradition. Joseph Bindoumi, son président, interpelle les autorités de la transition à donner des explications, car Baba Laddé a commis beaucoup de crimes sur le sol centrafricain.
Le Rassemblement pour la République (RPR) d’Alexandre Ferdinand Nguendet avait souhaité pour sa part qu’Abdel Kader Baba Laddé soit jugé en Centrafrique pour la désolation qu’il a semée dans le nord du pays.