Dans le premier rapport publié neuf mois après la médiation menée entre les groupes armés en Centrafrique, l’organisation non gouvernementale Paix-réconciliation-tolérance (PARETO) a indiqué que la crise centrafricaine a été détournée de son origine pour être ce qu’elle est aujourd’hui.
« Les gens ne font que sauver la face et faire de la démagogie. Mais, en attendant, on continue à tuer les Centrafricains sur leur propre terre. Du jour au lendemain, ça se fait à l’intérieur du pays, malgré qu’il y ait un semblant de calme aujourd’hui à Bangui qui n’est pas forcément le cas », a indiqué le vice-coordonnateur de l’organisation, Béni Diogo Kouyaté, depuis le Maroc où il prend part à un séminaire.
Béni Diogo Kouyaté a appelé la communauté internationale à jouer franc-jeu. « C’est déplorable, parce que les gens ne jouent pas franc-jeu. Je crois que c’est le peuple qui est entrain de payer le prix et je crois qu’il faut arrêter de jouer avec l’âme de ce peuple. Les Centrafricains, en réalité, n’ont connu que le désastre dans les trois décennies. Je crois qu’il faut arrêter maintenant. Au moment où on est en train de rétablir le progrès de ce peuple, le sacrifice des générations centrafricaines, le peuple est en train de souffrir », a-t-il souligné, précisant que les autres pays de la sous-région sont en train de progresser.
Au sujet de la rencontre de Naïrobi qui défraie encore la chronique, Béni Diogo Kouyaté a estimé que le sort de la République Centrafricaine ne doit plus être décidé à l’extérieur. « Il est question que les gens se regardent en face et se parlent. Mais c’est à la maison qu’il faudrait le faire. Les deux parties, Michel Djotodia et François Bozizé, sont tous centrafricains. Je crois que la partie qui devait se jouer à l’extérieur est terminée, et c’était sous celle de la signature de l’accord de Brazzaville », a-t-il martelé.
Diogo Kouyaté a insisté pour que les acteurs de la crise reviennent au bercail discuter afin de trouver une issue de sortie de la crise. « Après tant de désordre, de tuerie et de destruction, (…) les discussions concernant le pays doivent se tenir désormais en République Centrafricaine avec les Centrafricains. Je les invite très humblement à revenir à la maison discuter. Tout ce qu’ils décideront à l’extérieur, la finalité et le dernier mot en réalité appartiennent aux Centrafricains », a-t-il précisé.
L’organisation non gouvernementale PARETO, créée en janvier 2104, mène depuis plus de neuf mois la médiation entre les groupes armés en Centrafrique.