Les Centrafricains ne semblent pas accorder leur violon au sujet de la rencontre qui regroupe les principaux auteurs de la crise centrafricaine à Naïrobi au Kenya.
Le parti travailliste Kwa na kwa (KNK) de l’ancien président François Bozizé Yangouvonda s’en félicite. Pour ce parti politique, la rencontre de Naïrobi est une issue de sortie de crise, puisqu’elle a regroupé les principaux acteurs de la crise. « Si des bonnes volontés ont estimé qu’ils peuvent réunir à Naïrobi Bozizé, Djotodia, les Séléka et Antibalaka dans le but d’asseoir la paix en Centrafrique, au KNK nous disons bravo », a fait savoir Mathurin Dimbélet Nakoé, secrétaire national aux affaires juridiques du KNK, lors d’une interview à RNL.
« Nous estimons que les Centrafricains ont beaucoup souffert. Qu’ils soient du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest, ils aspirent à la paix », a-t-il conclu.
Par ailleurs des voix se sont élevées contre la tenue de la rencontre de Naïrobi.
Le président de la Convention républicaine pour le progrès social (CRPS), Nicolas Tiangaye, est monté mercredi au créneau pour dénoncer la rencontre de Naïrobi. Il l’a dit lors d’un point de presse tenue à son domicile à Bangui. « Cette rencontre qui s’est déroulée ou qui se déroule encore à Naïrobi, nous l’avons appris par voix de presse. Il semble que les autorités de notre pays n’ont pas été associées ainsi que les forces politiques et sociales », a-t-il souligné.
Le président de la CRPS a qualifié la rencontre de ‘‘réunion en catimini’’ et que le peuple n’acceptera pas les conclusions qui y seront tirées. « Nous ne serons pas concernés par les conclusions de ce qui va se dérouler à l’extérieur, dès l’instant où les autorités centrafricaines n’ont pas été associées ou les forces politiques et sociales, les acteurs politiques de ce pays n’ont pas été associés à cette rencontre », a indiqué Nicolas Tiangaye.
Il estime que « désormais les questions qui intéressent notre pays doivent être discutées sur le territoire national ».
A Bangui, la désignation des membres de la commission préparatoire du forum de Bangui pose problème.
La plate-forme des forces politico-militaires, signataires de l’accord de Brazzaville (G7), a dénoncé ce jeudi une irrégularité au lendemain de la désignation des membres de la commission préparatoire du forum de Bangui. Le G7 estime que la liste envoyée par leurs responsables n’a pas été prise en compte par les services compétents. Toutefois, il affirme qu’il siègera au sein de cette commission.
« Il est hors de question qu’on puisse prendre deux personnes qui représentent un même mouvement au sein du G7. C’est le cas de la coalition Séléka. Nous avons désigné Régis Ngbénzi, mais il s’est trouvé qu’il y a un autre nom qui appartient à l’ex-coalition Séléka qui se retrouve encore sur cette même liste. Je parle du docteur Mal Mal, membre de l’ex-Séléka, et c’est anormal », a relevé docteur Euloge Koï Doctrouvé, rapporteur général du G7.
« C’est ce que nous considérons comme une manœuvre de la part de ceux qui ont géré la mise en place de cette commission », a-t-il ajouté.