La présidente de transition, Catherine Samba-Panza condamne les prises d’otages des humanitaires à Bangui, en représailles à l’arrestation d’un chef milicien Antibalaka Rodrigue Ngaïbona autoproclamé Général Andjilo. « Nous condamnons avec la dernière rigueur ces actes de kidnapping visant à obtenir la libération des personnages visés par la justice », a déclaré vendredi matin Catherine Samba-Panza lors de sa conférence de presse sur l’an un de sa transition à la Magistrature suprême en Centrafrique.
Il s’agit d’une première réaction officielle de la cheffe d’Etat de transition depuis l’enlèvement lundi des humanitaires dont une française de 67 ans, travaillant pour l’ONG médicale catholique CODIS, Coordination Diocésaine de la Santé.
« Nous sommes à l’écoute, nous sommes en négociations pour qu’une issue favorable soit trouvée à cette situation », rassure Catherine Samba-Panza.
« Ce n’est pas normal que pour un seul individu poursuivi par la justice, toute une population soit prise en otage », a-t-elle regretté.
Selon le Parquet de Bangui, « le Général Andjilo (en détention depuis une semaine), est poursuivi pour multiples infractions d’assassinats, de rébellion, de détention illégale d’armes de guerre, d’association des malfaiteurs, de viols, de pillages ».
Catherine Samba-Panza a réitéré les engagements pris par les groupes armés en Centrafrique, signataires de l’Accord de Brazzaville, instituant la cessation des hostilités contre les populations civiles. « Dès le début de notre mandat, nous avons voulu lutter contre l’impunité. C’est l’une des conclusions de l’Accord de Brazzaville… Nos services de défense et de sécurité étaient tous à plat. Nous nous sommes attelés à remettre sur pied la gendarmerie, la police, les commissariats, pour garantir le bien être de la population. Les groupes armés ne peuvent pas se retourner contre leurs frères », a expliqué la cheffe d’Etat de transition à la faveur de cette conférence de presse.
Catherine Samba Panza avait remplacé Michel Djotodia, contraint à la démission pour son incapacité à mettre fin à la spirale de violences en République centrafricaine. Un an après, son bilan reste mitigé.
Par sa désignation, Catherine Samba Panza devenait la première femme à accéder à la magistrature suprême en République Centrafricaine. La mission qu’elle s’est assignée en sa qualité de présidente de la transition était de pacifier le pays, restaurer l’autorité de l’Etat, relever l’économie ébranlée et, enclencher le retour des déplacés chez eux. Autant de tâches à accomplir qui jusque là ne sont pas concrétisées.