Le Parti centrafricain pour l’unité et le développement (PCUD), ex-Antibalaka, dit ne pas se reconnaître dans le kidnapping du ministre de la Jeunesse et des Sports, Armel Mingatoloum Sayo. Dans une déclaration ce lundi sur Radio Ndeke Luka, le PCUD dénonce la dégradation de la situation sécuritaire de ces derniers jours en République Centrafricaine.
« Le PCUD condamne et décline toute responsabilité dans ce qui concerne le kidnapping du ministre Armel Sayo. Le Parti centrafricain pour l’unité et le développement ne connaît pas les ravisseurs », a déclaré Igor Beranger Lamaka, porte-parole du PCUD.
Le parti affirme ne pas connaître les ravisseurs qui ont œuvré sur des directives venant de Naïrobi. « D’après les informations en notre possession, c’est orchestré et piloté depuis Naïrobi avec la complicité des éléments de la Révolution Justice (RJ) et un petit groupe d’ex-Antibalaka manipulés. Le PCUD se désengage totalement de ce petit groupe manipulé depuis Naïrobi » , a ajouté Igor Beranger Lamaka.
Le PCUD appelle les autorités de la transition à la vigilance et propose une concertation d’urgence entre la présidence de la République, le gouvernement et le »G7 Siriri », la plateforme des groupes armés.
« Nous lançons un appel à la présidence de la République et au gouvernement de se réunir vite autour d’une table ensemble avec le »G7 Siriri » pour trouver les solutions qui s’imposent. Nous voulons la paix », a souhaité le porte-parole du PCUD.
24 heures après son kidnapping, toujours pas de nouvelle du ministre centrafricain de la Jeunesse et des Sports, Armel Mingatoloum Sayo est gardé dans un lieu secret. Jusqu’à l’heure, on ignore tout sur l’identité des ravisseurs et leurs intentions.
Suite à ce kidnapping, des réactions surgissent également du milieu sportif à Bangui. Le représentant de la Fédération centrafricaine de Karaté et Arts martiaux affinitaires d’Europe, Freddy-Michael Guélé, trouve que l’insécurité va grandissante dans le pays.
« C’est triste ! Il ne se passe pas un jour sans que les filles et fils de la Centrafrique subissent des assassinats, pillages, brimades et maintenant ce sont des kidnappings touchant des hautes personnalités », a indiqué Freddy-Michael Guélé.
Le représentant de la Fédération centrafricaine de Karaté et Arts martiaux affinitaires d’Europe interpelle le gouvernement sur ses responsabilités. « Je demande solennellement à ce que le gouvernement puisse prendre ses responsabilités et que nos frères, qui sont animés de l’esprit de colère, puissent recevoir un apaisement et libérer le fils de la République, Armel Sayo, ministre de la Jeunesse et des Sports », a conclu Freddy-Michael Guélé.
C’est la troisième fois cette semaine que des personnes sont enlevées dans la capitale centrafricaine. En début de semaine, un religieux centrafricain et une humanitaire française ainsi qu’une employée de la Mission de l’ONU en Centrafrique avaient été kidnappés. Après des négociations ces trois otages ont été libérés.
Dimanche dans la Nana-Grébizi au centre de la Centrafrique, les membres de la mission chargée des consultations à la base ont été pris en otage par les ex-Séléka à Kaga-Bandoro au village Ndomété à 10 Kms de la ville. Près de huit personnes dont le préfet de la région, Gaston Yéndémon, le maire de la ville de Kaga-Bandoro, Thomas Ndomété, le sous-préfet des Mbrés, Patrice Abakar ainsi que des éléments de la sécurité ont composé la mission.
Aux dernières nouvelles ce lundi, les otages ont déjà été libérés.