Plusieurs centaines de femmes du 4ème arrondissement de Bangui ont marché ce jeudi pour réclamer la paix, considérée aujourd’hui dans le contexte centrafricain comme une denrée rare. La marche a été organisée en prélude à la journée du 8 mars, journée internationale de la femme.
La marche est partie du lycée Barthélemy Boganda sous escorte des Casques bleus de l’ONU en Centrafrique. Elle a traversé le quartier Boy-Rabe, « diabolisé » ou encore considéré par beaucoup de Centrafricains comme un quartier à haute insécurité, avant de chuter à la mairie du 4ème arrondissement. Les femmes ont brandi des bouts de papier sur lesquels est inscrit « Paix ». Elles adressent par cette occasion un message fort d’accalmie aux groupes armés non conventionnels.
« Quand quelqu’un est enfermé, le jour où il retrouve sa liberté, il festoie. Voilà pourquoi aujourd’hui nous avons demandé aux femmes de venir marcher et prouver à la population que le 4e arrondissement demande le retour définitif de la paix », a signifié Brigitte Andara, maire du 4ème arrondissement.
« La femme joue un rôle très important dans le retour de la paix », a-t-elle ajouté à la chute de la marche.
Le directeur de protocole de la coordination de la jeunesse du 4e arrondissement, Blandin Mbetibanga, l’un des rares hommes à prendre part à la marche, estime qu’il y a de bonnes raisons d’y participer.
« Biologiquement, l’homme sort de la femme. Sans la femme, l’homme n’a pas sa place. Lorsque nous voyons nos mamans se motiver pour le retour de la paix dans le 4e arrondissement, je suis très heureux. C’est là qu’on se rend compte du sentiment que les mères ont pour leurs enfants. Elles témoignent qu’elles sont toujours avec nous dans les moments difficiles que nous avons traversés ».
Les femmes ont suivi un exposé présenté par Maurice Bangayassi, ancien député, sur l’importance des femmes dans le règlement des conflits. La cohésion sociale a été également l’un des thèmes exposés. Un milicien Antibalaka a témoigné à visage découvert sur les préoccupations exprimées par les femmes par rapport au retour de la paix en République Centrafricaine.
Photo: Brigitte Andara, maire du 4e arrondissement