Six mois après le lancement de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique (MINUSCA), la mission onusienne est en passe d’évaluation. Une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU, composée des représentants des 15 pays membres du Conseil de sécurité, est attendue dans l’après-midi de ce mardi 10 mars dans la capitale centrafricaine, Bangui.
Dans un communiqué rendu public depuis Naïrobi au Kénya par la division Afrique de Human Rights Watch, l’organisation de défense des droits de l’Homme appelle la délégation onusienne à dénoncer publiquement les attaques persistantes perpétrées contre les populations civiles.
« Cette visite est l’occasion pour les membres du Conseil de sécurité de l’ONU d’intervenir et d’affirmer à ceux qui commettent des atrocités en République Centrafricaine que le temps de l’impunité est révolu », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch.
L’activiste Daniel Bekele poursuit que : « L’amélioration de la protection des civils et la garantie de la justice pour les meurtres brutaux qui ont ravagé le pays devraient figurer en priorité dans leur agenda ».
Les membres du Conseil de Sécurité auront un peu plus de deux jours pour rencontrer les autorités de la transition, les hauts responsables de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique et les représentants des organisations non gouvernementales. Un déplacement à l’intérieur du pays est prévu dans l’agenda de la mission.
Les 15 délégués de l’ONU devront examiner l’évolution de la situation sur le terrain depuis le déploiement des Casques bleus en Centrafrique en septembre 2014.
Il sera également question de réaffirmer l’intérêt de la communauté internationale pour la République Centrafricaine et de confirmer l’appui constant du Conseil de sécurité de l’ONU afin de contribuer à mettre fin à la crise et restaurer une paix durable dans le pays.
L’autorisation d’envoi de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation de la Centrafrique avait été prise le 10 avril 2014 par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Aujourd’hui, le rétablissement de l’Etat de droit représente un défi immense pour les autorités de la transition et pour les forces de maintien de la paix de l’ONU. Le système judiciaire national a été ravagé par les conflits successifs, ainsi que par le manque de ressources et d’expertise pour traiter des crimes graves. En septembre, suite à une saisine de la Cour pénale internationale (CPI) par le gouvernement de la transition, la Procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a ouvert une enquête sur les crimes commis depuis janvier 2012.