Le Syndicat national des magistrats centrafricains suspend son mouvement de grève déclenché le 4 mars dernier. La décision de suspension est intervenue au cours de l’assemblée générale tenue ce jeudi à Bangui. La rencontre visait à évaluer la grève de 8 jours qui a pris fin ce 19 mars.
« La grève est suspendue. Le Syndicat, par ma voix, appelle tous les magistrats à reprendre le travail lundi prochain. Nous avons décidé de ne signer aucun document avec le gouvernement. Etant donné que les chefs des Cours qui nous gèrent ont pris fait et cause pour le gouvernement et ont poussé à la reprise, nous ne signons rien mais nous laissons cela à la responsabilité du gouvernement », a indiqué Parfait Rodrigue Yangandja, président du Syndicat national des magistrats centrafricains.
Les activités judiciaires ont repris mercredi à Bangui. La reprise a mis un terme au mouvement de mécontentement. Une audience correctionnelle de flagrants délits et une audience publique du Conseil d’État ont eu lieu au Tribunal de grande instance et au Tribunal administratif de Bangui.
Le ministre d’État en charge de la Justice, Garde des Sceaux, chargé de la réforme et des droits de l’Homme, Aristide Sokambi, se félicite de cette reprise. « Le 14 mars 2014, les chefs des Cours se sont saisis de la question et ont demandé une reprise du travail. De mon retour de voyage, avant la fermeture des bureaux, j’ai fait le tour de tous les services du département. Je me suis rendu compte que la reprise était effective, la plupart des magistrats étaient à leur lieu de travail », a rassuré le ministre Sokambi.
Le membre du gouvernement de la transition promet que le gouvernement de Mahamat Kamoun mène des efforts pour trouver un paliatif à ce problème d’indemnités de responsabilité. Selon le ministre de la Justice centrafricaine, il n’est nullement question pour les hommes en toge de paralyser l’appareil judiciaire.
« Le gouvernement est tout a fait disposé à régler tous les problèmes possibles. Mais, il ne faut pas non plus qu’on fragilise le gouvernement en bloquant. C’est depuis le 4 mars que cette grève avait été entreprise », a souligné le ministre d’État à la Justice.
Pour le Syndicat national des magistrats centrafricains, cette reprise est faite sous la pression des responsables du département de tutelle.
La grève des magistrats visait à exiger du gouvernement de la transition, le paiement des indemnités de responsabilité dont le décret avait signé par la présidente de transition Catherine Samba-Panza au mois de juillet 2014.
Photo: les magistrats en assemblée générale sous les manguiers dans la Cour d’appel