Le nouveau directeur général de la Police centrafricaine, Henri Wanzé-Linguissara, a recensé ce lundi près de 600 auxiliaires de police. L’activité, recommandée par la hiérarchie supérieure, s’inscrit dans le cadre de l’incorporation de ces derniers qui ont servi le département depuis des années. Le recensement s’est déroulé à l’école nationale de la police au Pk10 à la sortie nord de Bangui.
« J’ai été instruit pour rencontrer les auxiliaires de la Police pour leur passer le message du département qui consiste à leur dire de se préparer pour les formalités d’usage à un éventuel recrutement. J’ai enregistré au total 580 auxiliaires qui ont déjà servi à la Police depuis plusieurs années. Je les ai enregistrés en fonction de leur identité. Je reviens maintenant vers les autorités pour leur présenter la situation et il leur appartient de se prononcer », a expliqué le colonel Henri Wanzé-Linguissara.
Cette démarche d’intégration intervient à un moment où le secteur dans sa totalité est resté paralysé depuis le 11 avril dernier jusqu’à ce jour. Devant la direction générale, c’est la présence massive des policiers mécontents. Des barrières ont été érigées pour empêcher l’entrée de la direction générale de la Police.
Les policiers grévistes font circuler un document non signé dans lequel ils exigent la démission sans condition du ministre de la Sécurité publique, Nicaise Samedi Karnou pour, disent-ils, mensonges, incompétence et abus d’autorité. Le document met également l’accent sur le dernier arrêté pris par le ministre vendredi 17 avril portant avancement des hommes de rang et sous officiers à titre exceptionnel. Selon les manifestants, « la décision du chef de département crée le désaccord au sein des policiers et les détourne de leur principaux points de revendication ».
Le document anonyme conclut en disant, « la Police aux policiers, la Gendarmerie aux Gendarmes et la caserne aux Forces armées centrafricaines ».
Des négociation sont entamées ce lundi entre les responsables des grévistes et le ministre de la Justice, Aristide Sokambi.
Le 17 avril dernier, le Premier ministre Mahamat Kamoun et le Chef d’État de transition, Catherine Samba-Panza, ont signé un décret nommant ou confirmant des cadres de la Police centrafricaine et de la Gendarmerie nationale à des postes de responsabilité. Le décret est intervenu une semaine après le mouvement de colère des policiers, qui réclament une meilleur prise en charge conformément à leur statut particulier. Les autorités en place ont quant à elles, choisi de démettre certains de leurs responsabilités.
Ainsi le lieutenant-colonel Valentin Kikobet Pataki est nommé chargé de mission en matière d’émigration-immigration au cabinet du ministre de la sécurité publique. Le chef d’escadron Roger Toukia devient inspecteur central en matière de sécurité et de l’ordre public.
L’ancien directeur général de la Gendarmerie nationale, le colonel Henri Wanzé-Linguissara entre en force et occupe le poste du directeur général de la Police centrafricaine chargé de la sécurité publique et de l’ordre public. Il est assisté du commissaire de police René Guérando.
Plusieurs services sont touchés par le mouvement du 17 avril. La direction générale de la sécurité publique, les services de police judiciaire, les services de police administrative, l’école nationale de police, la compagnie nationale de sécurité et tous les commissariats de police des huit arrondissements de Bangui sont effleurés par le décret.
De sources proches des agents en colère, les changements survenus à la direction générale de la Police centrafricaine et dans les différents services ne sont pas de nature à atténuer la tension.
Le 13 avril dernier, la direction générale a lancé un appel à la reprise lors du grand rapport. Mais, les grévistes campent sur leur position.