Les chefs traditionnels peuhls appellent leurs pairs armés à respecter la signature du pacte républicain signé en marge du Forum de Bangui. L’appel est lancé ce jeudi par le représentant des peuhls au Conseil national de transition (CNT), Issa Bi-Amadou.
Le parlementaire de la transition demande à tous les peuhls qui détiennent des armes pour la protection de leurs familles et leurs biens de les déposer. Issa Bi-Amadou exige que ceux qui sont dans les groupes armés, les quittent dans le seul but d’appliquer les recommandations du Forum national.
« Les chefs traditionnels peuhls Mbororo de Centrafrique lancent un appel patriotique à tous les peuhls Mbororo de Centrafrique qui ont pris les armes pour défendre leurs droits ou pour combattre aux côtés des groupes armés, de déposer immédiatement les armes conformément aux dispositions de l’accord qu’ils ont, eux-mêmes, signé et de s’intégrer dans un cadre républicain et loyal », a martelé le représentant des peuhls au Conseil national de transition.
M. Issa Bi-Amadou appelle par ailleurs le gouvernement de transition et la communauté internationale à veiller sur la sécurité des peuhls qui vont répondre positivement à cet appel. « Les chefs traditionnels peuhls demandent au gouvernement et à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité des peuhls, anciens combattants, qui acceptent de déposer les armes et les intégrer dans le processus DDRR », a ajouté le Conseiller national, qui a menacé « de mettre hors d’état de nuire tous ceux des groupes armés qui refuseraient de déposer les armes et qui continueront à faire obstacle à la paix, à la réconciliation nationale, à la cohésion sociale après le Forum national de Bangui », a-t-il conclu.
Pendant ce temps à Bambari, chef lieu de la Ouaka (centre-est de la Centrafrique), les élèves craignent de se rendre au lycée mixte pour question de sécurité. Un élève de la classe de 6e, soupçonné par des ex-Séléka peuhls d’appartenir à un groupe Antibalaka, aurait fait l’objet d’une traque mardi dans l’enceinte même de l’établissement. Selon les parents de cet enfant, la scène s’est déroulée aux environs de 9 heures alors que leur fils était en classe.
« Lorsque l’enfant est entré en classe pour suivre le cours de Sciences de la vie et de la terre (SVT), le groupe d’ex-Séléka attendait dans la cour, grenade et kalachnikov à la main. Lorsque l’enfant a fini, il a informé le censeur qui l’a caché. Présentement, il ne peut pas traverser du côté où se trouve le lycée pour suivre ses cours », a expliqué le père de l’enfant joint au téléphone. « Pour quelle raison poursuivent-ils mon enfant, je n’en sais trop rien ? », s’est interrogé ce dernier.
Par ailleurs, il appelle les autorités de la transition et les Casques bleus de l’ONU en Centrafrique à mettre en place un plan de sécurité pour permettre aux élèves de bien suivre le programme pédagogique.
« Nous avons tenu une réunion avec l’UNICEF qui a demandé aux enfants de reprendre le chemin de l’école. Je demande aux autorités locales et aux forces internationales sur place, de réagir pour essayer de sécuriser le lycée afin que les enfants puissent aller à l’école. Il n’y avait pas que mon enfant ce mardi. Beaucoup d’autres ont fui quand ils ont vu le groupe de peuhls armés investir la cour du lycée », a souligné le père de l’enfant.
Les ex-Séléka, mis en cause dans cette affaire, n’ont pas encore réagit pour faire la lumière sur le groupe d’ex-Séléka armés qui a fait irruption ce mardi au lycée de Bambari.