L’Union Européenne a annoncé à l’ouverture de la conférence internationale sur la République Centrafricaine, tenue ce 26 mai 2015 à Bruxelles, une contribution supplémentaire de 72 millions d’euro (environs 47,228,904,000 Fcfa) à la RCA. Ce qui porte à 100 millions d’euros, la contribution totale de l’UE au profit de la Centrafrique.
L’objectif de cette conférence est de réunir des fonds pour le programme Bêkou de l’Union Européenne, une enveloppe financière qui permettra la mise en place de projets qui devraient contribuer à la sortie de crise en RCA.
Présente à Bruxelles, le Chef d’Etat de la transition Catherine Samba Panza a rappelé que « 17 millions de dollars manquent pour l’organisation des élections ». Elle a ainsi lancé un nouvel appel à la contribution mais comprend aussi que la Communauté internationale a plusieurs autres priorités en ce moment. « Je pense que les pays ont aussi des difficultés, le contexte international n’est pas facile, il y a des priorités partout. La République Centrafricaine n’est pas le seul pays à avoir des problèmes, les efforts sont dispersés. Nous comptons sur les bonnes volontés pour donner les financements nécessaires pour l’organisation des élections », a déclaré le Chef d’Etat de la transition.
Sécurité et financement
Catherine Samba-Panza a rappelé aussi que la question du financement est primordiale au processus de DDRR, étape cruciale vers la tenue des échéances électorales en RCA: » On a beaucoup évolué avec la signature avec les groupes armés d’un accord de paix. Mais pour mettre en œuvre cet accord de paix, on a besoin de financements et nous sommes en train de les rechercher pour aider au programme de démobilisation, désarmement et réintégration des groupes armés. Je pense que si on donne les moyens pour ramener la sécurité, le reste peut suivre ».
Un pas de posé, un pas de gagné
A cet effet,a renchéri le Chef d’Etat de la Transition, « Il faut toujours avoir confiance, avoir le Bekou – l’espoir. Il y a des difficultés sur le terrain mais avec la volonté, l’espoir et la détermination, on peut essayer de poser des pas. Un pas de posé, c’est déjà un pas de gagné ».
Dans la même logique, l’ONG Save the Children, en marge du Sommet de Bruxelles a rendu public ce mardi 26 mai, les résultats d’une nouvelle étude. Selon cette organisation humanitaire, « 60 % des enfants d’âge scolaire en République Centrafricaine souffrent de traumatisme psychologique pour avoir été victimes, témoins ou auteurs d’actes d’une violence extrême durant le conflit ».
L’ONG Save the Children appelle pour ce faire, les participants à la conférence internationale de Bruxelles « à veiller à ce que les enfants de la RCA ne soient plus oubliés et à ce que la communauté internationale s’engage à apporter l’appui financier approprié afin d’aider ceux qui sont affectés par la crise à reprendre une vie normale ».
Le Fonds « Bêkou » ?
Lancé le 15 juillet 2014, le fonds multi-bailleurs de l’Union européenne « Bêkou » (« espoir » en langue sango) porté par la commission, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, est ouvert à tous les contributeurs, et en premier lieu aux Etats membres de l’Union européenne.
Doté dans un premier temps, de 64 millions d’euros, le fonds « Bêkou » a d’ores et déjà permis le lancement de trois premiers projets. Le premier porte sur la reconstruction des services de santé ; le second vise à réhabiliter des infrastructures publiques à Bangui, en recourant à la main d’œuvre locale et le troisième, vise à aider les femmes à renforcer leurs positions économiques et sociales ainsi que leur rôle dans le processus de dialogue et de réconciliation.
Le fonds « Bêkou » est le premier instrument de ce type lancé dans le cadre européen. Il permet en particulier aux acteurs non directement présents en République centrafricaine de contribuer à la sortie de crise dans ce pays.