Les réactions ne se sont pas faites attendre au lendemain de la publication des noms de Joachim Kokaté et Maxime Mocom, respectivement, nouveau coordonnateur général des Antibalaka et nouveau coordonnateur général adjoint de ce mouvement.
Le vendredi 29 mai, un groupe d’Antibalaka, sous la houlette de la Médiation nationale, a destitué le bureau dirigé par Edouard Patrice Ngaïssona, coordonnateur général des Antibakala. Selon Côme Hippolyte Azounou, chargé d’administration de la coordination des Antibalaka, l’un des organisateurs de cette rencontre, « Antibalaka est un mouvement d’auto-défense et de résistance, il ne devrait pas s’assimiler à la politique ».
Poursuivant ses explications, Côme Hippolyte Azounou souligne que « Les coordonnateurs et les comezones provinciaux sont à Bangui pour siéger et décider de l’élection d’un nouveau coordonnateur. Tout le monde est unanime pour prendre comme coordonnateur général Maxime Mocom et Joachim Kokaté au poste de coordonnateur adjoint ».
Indéxé par cette élection, Joachim Kokaté démontre que les retrouvailles au niveau de la Médiation nationale avaient pour but de réunir les miliciens autour d’un même idéal, le désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Seulement, il y a eu revirement de situation, ce qui ne rencontre pas son agrément.
« Hier, à la Médiation nationale, il était de mettre les Antibalaka ensemble parce qu’il y a une incompréhension. Subitement, ils ont organisé l’élection d’un coordonnateur général adjoint ce que j’ai refusé. Nous devons tout faire pour que tous les Antibalaka puissent respecter le processus DDR. Je peux jouer un rôle de conseil dans les groupes armés, mais être dans une coordination, je rejette ».
Béranger Ludovic Igor Lamaka, porte-parole de la coordination des Antibalaka version Edouard Patrice Ngaïssona, qualifie de nulle et sans effet cette nouvelle coordination mise en place selon lui, avec l’aval de la Médiation nationale.
« Nous contestons et dénonçons la fameuse coordination des Antibalaka mise en place par un groupuscule de personnes, par la même occasion, le comportement de la Médiation nationale . Nous ne nous reconnaissons pas dans cette coordination », a indiqué Bérenger Ludovic Igor Lamaka. Pour lui, « Edouard Patrice Ngaïssona est le seul et unique coordonnateur des antibalaka reconnu sur le plan national et international ».
Le caporal-chef, Alfred Yékatom surnommé Rambo, comzone des Antibalaka du sud, reste lui aussi attaché à Edouard Patrice Ngaïssona.
Alors que l’on s’attendait à une réconciliation entre les différentes tendances de ce mouvement, celui-ci compte désormais deux coordinations, la première conduite par Edouard Patrice Ngaïssona la seconde, sous le commandement de Maxime Mocom.