De nombreuses inscriptions ont été faites de manière irrégulière lors du recensement électoral achevé le 21 octobre dernier en Centrafrique. Des pièces d’identification non prévues par le code électoral ont été acceptées par les agents recenseurs, en violation des dispositions des articles 26 et 27 de ce code.
C’est en ces termes que l’Observatoire National des Elections en République Centrafricaine (ONE) a réagi le mardi 2 novembre 2010, dans un rapport présenté à la presse à Bangui, et relatif aux opérations de recensement électoral. Le rapport a relevé d’autres manquements, notamment l’immixtion des autorités administratives et de la rébellion dans le bon déroulement du recensement, la tentative d’inscriptions multiples ou de fraude, l’inscription des mineurs et l’éloignement des Centres de recensement des électeurs.
Interrogé par Radio Ndeke Luka, au sujet de la procédure de recensement électoral et pièces à fournir définies à l’article 27 du code électoral, Fulgence Zeneth, coordonnateur national de l’ONE a précisé qu’il s’agit là de dysfonctionnements de nature à entacher la fiabilité des listes électorales et donc la régularité du scrutin. Pour y remédier, il a proposé le toilettage des listes récemment confectionnées et l’élaboration d’une 3e carte d’électeur, condition sine qua non, selon lui, pour garantir un scrutin sécurisé.
Georgette Déballé, représentante de la majorité présidentielle à la cérémonie de présentation du rapport, a déclaré pour sa part que ce rapport est le fruit d’un travail bien fait. Elle a même souhaité que les partis politiques s’impliquent davantage dans le processus pour éviter un éventuel et énième report.
Quant au représentant de l’opposition, il a soutenu la proposition faite en vue de l’édition d’une 3e carte d’électeur en remplacement des deux précédentes, pour dit-il garantir la sérénité des scrutins.
Concernant les pressions dont des journalistes ont fait l’objet durant la couverture de ces opérations de recensement, Docteur Christopher FOMUNYOH, directeur Régional du National Democratic Institute (NDI) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre en mission à Bangui, a expliqué que la lutte de « la conquête de l’espace de liberté n’est toujours pas facile ».