Ce 3 novembre marque le 14ième anniversaire de la mort de l’ex-empereur de Centrafrique. Quel souvenir ses anciens sujets gardent-ils aujourd’hui de lui ? Il est difficile de répondre à cette interrogation à en croire les réactions des fils du pays qui sont divisés sur ses réalisations.Les réactions enregistrées par Radio Ndeke Luka présentent un souvenir mitigé. Selon certains centrafricains Bokassa a été un dictateur. Pour d’autres, c’était un vrai bâtisseur dont ses œuvres demeurent visibles.
Jean Bedel Bokassa a été ressortissant de l’Ecole militaire de Saint-Louis au Sénégal. Il termina sa carrière dans l’armée française, avec le grade de capitaine et fût d’abord détaché comme conseiller militaire technique de l’armée française pour la création, la formation et l’encadrement de l’armée centrafricaine naissante.
C’est par la suite qu’il demanda son départ de l’armée française pour être incorporé comme officier supérieur dans l’armée centrafricaine. Son cousin, David Dacko, président de la République Centrafricaine fit appel à ses services pour réorganiser l’armée du pays et le nomma chef d’état-major en 1964. Il accéda ensuite au pouvoir le soir du 31 décembre 1965, à la faveur de ce qu’on appela le « coup d’Etat de Saint Sylvestre ».
Bokassa se couronna finalement empereur le 4 décembre 1977 au cours d’une cérémonie à laquelle 5 000 invités assistèrent, notamment le ministre français de la Coopération, Robert Galley sans la présence d’un quelconque chef d’Etat.
Il justifiait ses actions en déclarant que la création d’une monarchie aiderait la Centrafrique à se distinguer des autres pays africains et à gagner le respect des autres pays du monde.
Seulement, en 1979 à travers une opération dite « Baracuda » il fut éjecté de son trône impérial et remplacé par son cousin David Dacko.
Le 12 juin 1887, au terme d’un procès, il fut reconnu non coupable des charges de cannibalisme mais la peine de mort fut confirmée pour les autres charges. Sa peine fut d’abord commuée en prison à vie en février 1988, puis en 10 ans de réclusion. Il fut amnistié par le défunt président André Kolingba en 1993 et mourut en 1996 d’un arrêt cardiaque. Il a été inhumé dans son ancien palais de Bérengo (sud du pays).
Aucune manifestation officielle n’a marqué l’anniversaire de sa mort à Bangui.