Le 55e anniversaire de l’accession à l’indépendance de la République Centrafricaine a été marquée, à Bangui, par le traditionnel dépôt de gerbes de fleurs au monument Barthélemy Boganda par les autorités de la transition.
Si aucune activité n’est prévue pour cette commémoration dans la Capitale, à Berberati, l’abbé Laurent Parfait Dongbo de la paroisse St Basile de Lomi s’est inspiré – dans son homélie – du parabole relatif aux talents pour demander aux Centrafricains de « beaucoup travailler pour surmonter la crise que le pays traverse et ne pas se comporter comme la troisième personne qui, en recevant un talent l’a enterré ». Mme le Préfet de la Mambéré Kadéï, a, pour sa part exhorté les populations de Berberati à « prier pour la paix en Centrafrique et un déroulement paisible des prochains scrutins ».
Les Centrafricains – toutes tendances confondues ont appelé ce 13 août à « une prise de conscience collective pour la relève de ce pays fragilisé par de multiples crises , tout en rendant responsables de la situation actuelle les hommes politiques ».
Bilan
« On n’a pas su construire un Etat digne de ce nom, on a fait du pilotage à vue depuis 55 ans et les conséquences se sont traduites par cette déconfiture du pays avec notamment ce déficit constaté dans la reconstruction des routes, des hôpitaux, des écoles, une économie toujours en berne. De façon globale, le bilan est négatif », a précisé ce compatriote.
Un autre de renchérir « qu‘on continue de courir derrière des hommes politiques qui n’ont de politique que leurs propres corps. Quand celui-ci disparaît, le parti politique qu’il a crée devient un squelette comme lui-même, il faut qu’on change puisque rien n’est bon . Le nourrir, vêtir, soigner, loger et instruire est toujours nu. Bozizé qui vient de partir et qui est un militaire a raté le coche en ne formant pas son armée parce que s’il avait une armée forte, il n’aurait pas dû subir cet affront ».
Alors que les centrafricains de la Capitale dressent un bilan assez négatif des 55 années d’accession de l’indépendance de la RCA, les compatriotes du Bénin sont frustrés. La raison, le boycott par le Consulat centrafricain dans ce pays, de la fête de l’indépendance de la RCA. Plusieurs dizaines de compatriotes qui s’étaient rendus ce 13 août 2015 au consulat centrafricain à Cotonou pour la traditionnelle cérémonie de levée des couleurs, étaient étonnés de ne rencontrer aucun personnel audit consulat.
« On ne peut qu’être frustré par rapport à ce comportement. Il en va de la dignité, de l’image aussi bien des Centrafricains vivants dans ce pays que de notre pays. Les gens ont toujours tendance à dire que les centrafricains ne sont pas patriotes, qu’ils n’aiment pas leur pays mais saluer le drapeau, comme nous avions voulu le faire, est un acte patriotique », a expliqué Jean Brice Aguessi, capitaine des fauves de Hand-ball, résidant à Cotonou.
C’est le 13 août 1960 que l’ancien président David Dacko a solennellement proclamé l’indépendance de la République Centrafricaine. Une « indépendance politique » , mentionne Étienne Lebaramo, ancien proviseur du Lycée Marie-Jeanne Caron actuellement à la retraite et un des témoins de l’accession de la RCA à la souveraineté internationale.